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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 13:34

Ce jeudi 10 mars 2022, le Conseil international des Archives (ICA), dont les Archives de l'État sont membre fondateur, a décidé de suspendre ses relations avec les quatre institutions publiques russes et biélorusse qui sont actuellement membres de l’ICA.

Ces 4 institutions publiques avec lesquelles l'ICA a décidé de suspendre ses relations sont :

Pour la Fédération de Russie :

  • l’Agence fédérale russe des archives
  • le Comité des archives du gouvernement de la République d’Oudmourtie
  • le Comité d’État des archives de la République du Tatarstan

Pour la République de Biélorussie :

  • le Département de Gestion archivistique et documentaire du ministère de la Justice de la République de Biélorussie

Les Archives de l’État se joignent à l’ICA pour demander instamment au gouvernement de la Fédération de Russie et au gouvernement de la République de Biélorussie de mettre un terme à leur agression armée, en les sommant de respecter et de protéger les communautés et institutions professionnelles impliquées dans la gestion de l’information, des documents d’activité et des archives, qui sont les gardiennes non seulement de la mémoire de l’Ukraine mais également des documents et des archives témoignant de l’identité, des droits et des devoirs de son peuple et de son gouvernement légitimement et démocratiquement élu.

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1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 19:00

  " Appréhender l'Histoire de Faverges "

un travail de longue haleine qui ne s'apprend pas en un seul jour.

Malheureusement, il est trop souvent la conséquence de copiage, de pillage, sans recherches personnelles, même parfois d'historiens chevronnés.

 

Depuis quelques décennies, il se raconte un peu n'importe quoi sur l'Histoire de Faverges, des non-sens, des absurdités, des incongruités, des futilités, etc...

Voici quelques ''perles'' rencontrées dans des livres, des bulletins, des livrets ou entendues lors de visites :

  • L'ancienne manufacture de soieries aurait été construite à la place d'un couvent ! celui des Annonciades qui se trouvait pourtant à Chambéry au bord de la Leysse. En réalité, les bâtiments du Thovey ont été érigés sur des prés vierges de tout bâtiment après la construction de la route d'Albertville (1818-1824).

  • 27e SALON 2014-11-09 (54) La Manufacture de soie de FavergeQue  Nicolas Blanc qui a 9 ans lors de la Révolution Française n'aurait jamais été français ! Pourtant, tout le monde a appris que la Savoie a été envahie par les révolutionnaires français et le Val de Thônes en a d'ailleurs bien souffert ainsi que six Merlinois qui ont même été guillotinés à Paris pour « Crime d'aristocratie ». En réalité, Nicolas BLANC a acquis la citoyenneté française dès le 27 novembre 1792 grâce aux lois républicaines, il est redevenu sujet du roi de Sardaigne le 21 novembre 1815.

  • 27e SALON 2014-11-09 (49) Nicolas BLANCQue Jean-Pierre Duport serait né à Annecy, alors qu'il figure bien dans les registres de Faverges ; c'est une confusion avec son cousin homonyme né à Termignon (en Tarentaise). En réalité, une page lui était consacrée sur le Web. Bien qu'il fut à l'origine de l'industrialisation de la commune de Faverges, un Historien n'a vu en lui qu'un ''homme ayant eu une femme, des enfants, une entreprise, et étant mort en ayant vécu sa vie, somme toute, bien banale'', n'a pas hésité à supprimer sa page. Pour en savoir plus, suivre l'actualité de l'Histoire de Faverges sur le blog de l'auteur.

  • 27e SALON 2014-11-09 (50) Jean-Pierre DUPORT de FavergesQue la forme ovoïde de la maison dite ''Belle jardinière'' aurait une tour d'enceinte de la ville moyenâgeuse. En réalité, il ne s'agit que d'un escalier intérieur car il n'existait encore que des prés en 1738, année de confection du cadastre sarde, et la Maison des Frères Capucins qui a subi l'incendie de 1783, et qui se trouvait au-delà du mur d'enceinte. (Les moines capucins n'ont jamais été des guerriers qui défendaient la ville au-delà des limites de celle-ci ! Et pourtant, les ABF ont conservé la tour en 2019).

  • 27e SALON 2014-11-09 (51) Tour d'enceinteQue l'église de Faverges aurait été construite sur une « chapelle » ; il serait bien étonnant que nos anciens aient pu concevoir l'édification d'une simple chapelle pour 1200 âmes. En réalité, il ne faut pas confondre avec la '' chapellenie'' qui est le territoire sous la responsabilité d'un prieuré (l'on pourrait ajouter la volonté manifeste des curés du prieuré de Viuz de minimiser la qualité des vicaires de Faverges, de peur de perdre leur prérogative sur les rentes, ce qu'ils réclameront d'ailleurs plus tard).

  • 27e SALON 2014-11-09 (52) Eglise de FavergesQue le torrent de Saint-Ruph s'appellerait la Glière. En réalité, il s'agit la "glière" est un terrain couvert de cailloux, graviers, galets et sables de chaque côté du ruisseau qui les charrie ; on trouve ainsi une glière sur de nombreuses autres communes du canton telles que Marlens, Saint-Ferréol et Doussard. C'est un terme local commun à de nombreuses berges de ruisseaux et torrents. (à Faverges, on parle de "glaire", quand on va sur les lieux où le torrent dépose sa glière)

  • 27e SALON 2014-11-09 (53) La Glière de FavergesEt tout dernièrement, sur les ondes d'une radio locale, que le foyer municipal actuel aurait été construit sur l'emplacement même de la Soierie ancienne. En réalité, l'usine a été détruite en 1990 et le foyer actuel, construit en 1937 de l'autre côté de la route, a pris son nom.

27e SALON 2014-11-09 (55) Le Foyer Municipal appelé La Soi

Il est donc devenu urgent de rétablir la vérité historique de notre commune. On ne peut pas continuer à laisser apparaître ainsi Faverges dont l'histoire est racontée avec tant d'erreurs.

Il pourrait en être de même pour la trop fameuse « Papeterie de Faverges » dont l'existence est signalée vers 1350, dans toute la France. Tous les vrais chercheurs – dont votre serviteur – se sont heurtés à un vide total, à tel point qu'elle peut être qualifiée comme ''L'Arlésienne de Faverges''. Qu'elle soit citée par deux ou trois auteurs, n'atteste aucunement de son existence à cette date. (Voir l'article consacré à cette recherche sur la page http://0z.fr/cirvf )

Une commune dont l'histoire est si peu méconnue, voire défigurée, n'a plus d'identité réelle, et devient sans âme précise, elle se construit sur des non-sens, des absurdités, des incongruités, des futilités.

Rejoignez les adhérents d'Histoire et Patrimoine,

si vous voulez

« Savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va ! »

phila.faverges74 @ wanadoo.fr

http://pajani.bernard.over-blog.com

http://phila.faverges74.over-blog.com

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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 13:00

Délibération générale des possédans biens fonds rière la parroisse de Settenex pour l'affranchissement de touts taillables à forme de l'édit du 19 décembre 1771 :

 

ont comparus hon(ora)bles Jean Claude de feu Joseph Galliand sindic, Jean Claude de feu François Losserens, Nicolas de feu Joseph Plattet, Joseph de feu Pierre Excoffier et Jean Loüis de feu Claude Losserens conseillers, Pichon natif de la Rochette, habitant à Tamié, et agissant comme un des religieux de la dévote Abbaye dudit Tamié, et leur procureur général, M(aîtr)e Joseph Philibert fils de feu M(aîtr)e Joseph Audé, habitant de la ville d'Anneci et natif de Faverges, hon(ora)b(le) Pierre de feu Antoine Bouvier, natif dudit Faverges en qualité de proc(ure)ur de noble Sp(ecta)ble Jaques Joseph Chessel avocat au Sénat, par mandat du jour d'hier, Pierre Prévost no(tair)e, ....

 

.../...

tous lesquels susno(mm)és natifs et habitants de cette pa(roi)sse sauf ceux qui ont été déclarés ci-devant natifs et habitans ailleurs ** [ ............] et possédant fond düement convoqués tant par les affiches qui ont été publiées le 31 mai dernier à l'issue des offices divins que par le son de la cloche, composant iceux l'assemblée générale des possédans fond rière lad(ite) pa(roi)sse
.../...
considérant tant unanimement que l'affranchissement général proposé par l'Edit de S.M(ajes)té ci-après énoncé, ne peut être que très utile, et avantageux au public, et aux particuliers
.../...
et à ces fins ils demandent et requièrent l'affranchissement général et l'anéantissement de toute taillabilité des laod, cens, servis, et autres droit seigneuriaux auxquels les personnes, les maisons, édifices et biens quelconques du territoire de la p(rése)nte pa(roi)sse pourroient être assujettis et généralement envers tous les vassaux et autres personnes ou corps de quel état ou condition qu'ils soient ...
 

 

.../...
et tous les autres comparans ont fait leurs marques pour ne savoir écrire de ce enquis ...
Signé par Jean François Prévost no(tair)e.
 

 

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16 juin 2020 2 16 /06 /juin /2020 05:55

Communiqué de l'association "Défense de la langue française " :

Pour l'information de vos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, vous trouverez ci-joint, le jugement en notre faveur du recours, auprès de la Cour administrative d'appel de Lyon de notre association contre le département de Haute Savoie.

Ce recours faisait suite à de nombreuses lettres envoyées (sans succès) ces dernières années à plusieurs collectivités publiques pour leur demander de tenir compte du respect de notre langue et de la loi lors de l'attribution de subventions à des manifestations culturelles ou sportives. C'est une véritable déferlante d'appellations et d'expressions en anglais, d'une ampleur inacceptable, que nous dénonçons et que nous tentons de contrer par tous les moyens légaux à notre disposition.

Nous vous laissons prendre connaissance de ce jugement dans le détail, mais ce qu'il faut principalement retenir, c'est que pour la première fois, nous avons obtenu au titre de l'article 15 la loi N°94-665, que le département engage une procédure de restitution de subvention allouée à l’office de tourisme (SEM) de La Clusaz (vous trouverez en fin de notre message un extrait du jugement de la page 5, et le rappel des articles 14 et 15).

Pour rappel, notre association a également engagé un recours au tribunal administratif contre « Grand Annecy » (motif principal de ce recours: utilisation de la marque territoriale en anglais « In Annecy mountains »  contraire à l’article 14). Le jugement devrait intervenir en principe d’ici quelques mois.

Dans les 2 cas, nous regrettons qu’il faille nécessairement en passer par la justice pour obtenir de la part des collectivités publiques et territoriales, le simple respect de la loi.

Nous vous adressons nos meilleures salutations.

Pour le bureau de DLF en Pays de Savoie,

Philippe REYNAUD (Président DLF en pays de Savoie)

 

Voici les teneurs du jugement :

Sur les conclusions à fin d’injonction :
8. L’annulation prononcée par le présent arrêt implique nécessairement que le président du conseil départemental de la Haute-Savoie engage la procédure prévue par l’article 15 de la loi du 4 août 1994 de restitution de la subvention allouée à la SEM de La Clusaz pour l’organisation du "Radical Mountain Junior" par la délibération du 3 février 2014. Il y a lieu de lui enjoindre d’engager cette procédure et de lui accorder un délai de deux mois pour ce faire.

Sur les conclusions tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative :

9. Il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire application de ces dispositions et de mettre une somme de 1 000 euros à la charge du département de la Haute-Savoie à verser à l’association de défense de la langue française en pays de Savoie au titre des frais liés au litige.

Article 14 (loi N°94-665 relative à l’emploi de la langue française)

I. L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française.

Cette interdiction s'applique aux personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public, dans l'exécution de celle-ci.

Article 15 (loi N°94-665 relative à l’emploi de la langue française)

L'octroi, par les collectivités et les établissements publics, de subventions de toute nature est subordonné au respect par les bénéficiaires des dispositions de la présente loi.

Tout manquement à ce respect peut, après que l'intéressé a été mis à même de présenter ses observations, entraîner la restitution totale ou partielle de la subvention.

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 06:00

Il y a 160 ans

Le rattachement de la Savoie à la France s'est fait en six étapes.

1. Le Piémont veut unifier l’Italie :
Alors que le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II et Camille Cavour, son Premier ministre, tentent d’unifier l’Italie du Nord au profit de la Maison de Savoie, l’attentat du révolutionnaire italien Orsini contre Napoléon III en janvier 1858 décide l’empereur français à se rallier à leur cause.

2. Le traité de Turin cède la Savoie et Nice à la France, 24 mars 1860 :
Des notables, conservateurs et libéraux, s’unissent pour réclamer le rattachement de la Savoie à la France.

3. La préparation du plébiscite :
Le 1er avril 1860, le roi Victor-Emmanuel II délie ses sujets de Savoie du serment de fidélité et leur annonce la tenue d’un référendum sur la question suivante : “la Savoie veut-elle être réunie à la France ?”.

4. Le vote des 22 et 23 avril 1860 :
Après Nice (le 15 avril), la Savoie vote les 22 et 23 avril 1860.
On orchestre bien la cérémonie du vote. A l’église, les drapeaux français sont bénis, et après la messe, se forme le cortège ayant à sa tête le curé et le syndic pour se rendre sur le lieu du vote.

Témoignage de Sidonie SERAND, jeune bourgeoise de Faverges

Dimanche 22 avril 1860. Vote universel.  À 5 heures, on nous réveille en sursaut par des détonations formidables, et à 7 heures, les habitants des villages de la commune de Faverges, viennent voter, drapeaux en tête et chacun portant un gros OUI à son chapeau. Tous ces tambours, tous ces drapeaux, tous ces OUI, tous ces cris de vive l'empereur, mettent un tel entrain et un si grand bouleversement dans la ville, que l'on ne s'entend plus. Après midi, nous avons la visite de Mr Perroux, qui se prolonge jusqu'à 4 heures ; Annette vient aussi un moment, et elle nous annonce qu'elle est engagée pour goûter chez Mme Comte, avec les dames Buttin et Mme Châtelain. À 6 heures, nous allons voir Mme Blanc qui est un peu malade, mais nous ne restons pas longtemps. Mr Démaison soupe avec nous et Mr Guigoz vient passer la soirée à la maison, et causer du vote et de l'enthousiasme des badauds. Nous prenons le thé à 11 heures, et nous nous séparons.

Mme Bouvier est venue nous voir ce matin pour nous dire qu'elle était allée à Annecy hier à 2 heures et revenue dans la nuit, et qu'elle avait trouvé un appartement dans l'entresol de Mr Challier.

Lundi 23 avril 1860. Nos autorités sont encore occupées à l'hôtel-de-ville, on ne connaîtra le résultat du vote que ce soir, au son de la musique. Mr Perroux nous fait une visite à 2 heures et après son départ, je vais prendre des nouvelles de Mme Blanc. Mr Navello a passé ce matin, il va voir Lucile et il reviendra dans deux jours. Annette nous a fait ce matin aussi le compte rendu de sa soirée, qui a été très bien à ce qu'il paraît. J'écris aux demoiselles Depraz, en réponse à leur lettre d'avant hier. Je vais rendre un livre à Mme Bouvier, à 5 heures, et j'y trouve Mr Calligé et Mr Desrippes, ce dernier s'en va pour me céder la place, et Mr Calligé se montre au contraire très aimable.

Je rentre à la maison à 6 heures, mais comme la musique est déjà toute réunie devant l'hôtel-de-ville, je vais appeler Mme Blanc ; Mme Bouvier, Annette et les sœurs viennent aussi voir depuis notre cuisine. À 7 heures, les cloches s'ébranlent, les boîtes tonnent et nos autorités apparaissent sur le balcon. Mr Girard proclame le résultat du vote qui a été tout OUI, à ce qu'il paraît. Puis, la musique joue de nouveau, et tout le beau monde se promène. Mme Blanc, sœur Marie-Josèphe, et sœur Bathilde se retirent ; Mme Bouvier et Annette restent avec nous.

Mr Jules Blanc 1 offre à dîner chez Bachollet à tous ceux qui ont composé le bureau et aux deux chefs de musique ; Mr Maurice en est aussi ; la musique joue sous les fenêtres jusqu'à 8 heures, et nous en profitons en mangeant modestement notre souper.

1 M. Jules Blanc est le syndic de Faverges, conseiller divisionnaire, membre de la députation savoyarde aux Tuileries, il sera nommé maire de Faverges. Il démissionnera le 14 avril 1862, trop pris par ses affaires et ses voyages, y compris en Amérique, mais conservera sa place de conseiller et même d'adjoint de 1865 à 1870.

 

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Bon de commande de l'ouvrage "Le journal d'une jeune Bourgeoise"

La vie d'une favergienne Sidonie SERAND (1836-1863), entre Angon (Talloires) et Faverges.

- 1250 pages - Editions du Pré - 2018 -

 

 

 

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Les résultats sont proclamés le 29 avril : En Savoie, sur 141 799 inscrits, 136 566 oui, 235 non et 71 nuls.

 

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5. La ratification du plébiscite :
Le 29 mai 1860, la Chambre des Députés de Turin ratifie le plébiscite.

6. La remise de la Savoie à la France :  
Le 12 juin 1860 à Paris, la Chambre des Députés Français le ratifie à l’unanimité.

 

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Bon de commande de la médaille de commémoration de Faverges du 150e anniversaire de l'Annexion, avec souvenirs philatéliques correspondants.

 

 

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Voyage du couple impérial du 27 août au 7 septembre 1860 en Savoie et Haute-Savoie.

Récit de Sidonie SERAND du passage de leurs majestés sur le lac d'Annecy :

Mercredi 29 août. Arrivée de l'empereur.  Pour bien commencer la journée, nous allons d'abord faire notre prière dans l'église de Saint-Joseph. Puis, nous demandons à voir les petites Baud, mais elles ne sont pas visibles et nous revenons à la maison. Après différentes courses pour faire des commissions et pour voir les préparatifs de la réception, nous allons avec Annette voir les dames Buttin, Mme Probel a son fils depuis un mois, il serait superflu de dire qu'elle est heureuse, cela se comprend aisément. Comme il n'est encore qu'onze heures du matin, nous ne restons pas longtemps chez ces dames, pour les laisser à leurs affaires, et nous allons au château pour voir le trophée d'armes que les soldats ont fait à la porte. C'est vraiment joli, tout dans le costume du soldat a été utilisé et avec beaucoup de goût. En descendant, nous allons voir l'arc de triomphe élevé à l'entrée de la ville du côté de Chambéry, des estrades sont préparées de chaque côté pour les dames et les autorités. Enfin nous rentrons chez la tante pour dîner, et nous y trouvons Papa qui arrive de Faverges. Nous formons une table de nombreux et gais convives et tout en calmant les appétits trop bien aiguisés par la promenade, nous racontons ce que nous avons vu de côté et d'autre. Au dehors, la joie devient presque bruyante, c'est un feu roulant de plaisanteries assez spirituelles, de projets d'amusements, etc. etc. Comme nous n'avons pas de fenêtres dans la rue Royale pour voir passer le cortège, nous acceptons des places dans le jardin du collège, où une estrade a été faite à la hâte pour pouvoir s'appuyer à la hauteur du mur, sous les charmilles. Plusieurs dames y sont déjà, nous y arrivons à 3 heures ; en attendant l'arrivée des augustes voyageurs, nous causons avec nos voisines qui sont des dames Rovon de Genève, mademoiselle est célèbre dans la peinture, et son frère professeur au collège d'Annecy se montre pour nous toutes d'une politesse parfaite. La foule se presse dans la rue Royale et dans l'avenue de Chambéry, de sorte que nous sommes presque seuls sur le quai et parfaitement à même de voir le cortège. Des soldats ont été échelonnés de dix pas en dix pas sur toute la ligne que doit parcourir l'empereur, et en attendant le moment solennel, nous faisons des comparaisons entre nos militaires piémontais et les Français que nous avons maintenant. Le résultat est en définitive et à la majorité au préjudice de ces derniers. La tenue piémontaise était meilleure et la discipline plus sévère ; les soldats français ne tarissent pas en plaisanteries, en remarques, en conversations de toutes sortes, ils fument sur les rangs, ils vont et viennent, en un mot c'est tout l'opposé de nos piémontais, mais en revanche les Français sont plus ouverts et plus polis. Comme leurs majestés ont sans doute oublié '' que l'exactitude est la politesse des rois '', nous avons le temps de faire des études plaisantes sur tout ce qui nous environne. Le temps devient tout à coup sombre et menaçant, de grosses gouttes commencent à tomber et comme chacun a sa plus belle toilette exposée, on se précipite pour se mettre à l'abri dans le collège en attendant des parapluies. L'estrade qui a été bâtie à la hâte, est d'un accès difficile mais non impossible puisque nous en sommes toutes venues à bout. Mais Mlle Rovon qui joint à tous ses mérites une laideur sans pareille et une minauderie excessive, juge le moment favorable pour amuser la société, et lorsqu'il s'agit de descendre de l'estrade et d'y remonter, elle appelle le ciel et la terre à son secours et joue l'effroi dans tout ce qu'il y a de plus saisissant, depuis la simple frayeur jusqu'au vertige, qu'elle assure avoir lorsqu'elle est à trois pieds d'élévation. Peu à peu cependant, elle se remet, et quelques petits cris alternés de minauderies charmantes, nous rappellent seuls la scène émouvante qui n'a excité que notre plus franche gaieté, poliment refoulée.

Une dizaine de fourgons et de voitures de domestiques amusent notre curiosité. Enfin à 5 heures, des piqueurs, des dragons à cheval, des carillons de toutes les cloches de la ville, les boîtes et les cris de Vive l'empereur, Vive l'impératrice, nous annoncent que nous n'avons pas attendu en vain. En effet, la voiture impériale paraît et plusieurs autres à sa suite, le moment est solennel, les chevaux sont au pas ; l'Empereur salue beaucoup, l'Impératrice est très gracieuse, mais elle paraît bien fatiguée. Après les voitures, viennent tous les maires du département avec leurs drapeaux, leur écharpe et leur conseil, ils accompagnent l'Empereur jusqu'à l'évêché. Leurs Majestés en sortant de la cathédrale viennent se montrer au public sur le balcon et rentrent pour recevoir les dames de la présentation et les autorités. Après avoir encore fait une fois le tour de la ville pour voir les préparatifs de chacun, nous rentrons chez la tante pour souper, ce qui se fait avec un appétit charmant. À 8 heures, nous nous remettons en route pour voir de nouvelles choses, ayant soin de nous tenir tous ensemble, car on est vite perdu dans la foule. Nous allons d'abord dans la rue Royale vis-à-vis de la porte du jardin de l'évêché, car après dîner, leurs majestés sortiront par là pour aller au Jardin des Plantes. Nous attendons là 2 heures, regardant les voitures, les piqueurs, les gendarmes ; écoutant la verve intarissable des soldats, et pressés, poussés de tous côtés. Enfin, à 10 heures, la porte s'ouvre et l'Impératrice monte dans sa voiture, elle est coiffée d'un diadème d'or et enveloppée d'un manteau rouge. Elle salue gracieusement tout le monde, l'empereur monte à côté d'elle, deux généraux ou maréchaux se mettent en face, les laquais sautent derrière et les voilà partis. Sur toute la ligne, on entend les cris de Vive l'Empereur souvent répétés. Les voitures de la suite se remplissent également de dames et de Messieurs et la foule se rue après ces équipages pour arriver en même temps. Nous sommes emportés par le flot et ce n'est pas sans peine que nous parvenons à rester ensemble. Enfin, nous arrivons au rond-point après avoir valeureusement travaillé des bras et des jambes et là nous trouvons une bonne place sur le bord de la muraille près du pavillon. Leurs majestés sont sur le lac dans une barque tendue de blanc et tout illuminée. D'autres barques où il y a des musiciens les suivent en jouant de jolis airs, et une quantité de bateaux petits et grands, chargés de monde vont et viennent aussi sur le lac. L'illumination est magnifique, les canaux sont entourés de deux cordons de verres de couleurs qui se reflètent dans l'eau d'une manière féerique. La ville entière, le Jardin des Plantes, le château, tout est illuminé. Des feux de joie superbes apparaissent de tous côtés, vraiment on ne sait plus où regarder. Bientôt, le feu d'artifice commence, il dépasse tout ce que nous en avons vu jusqu'à présent. Les fusées sont très belles et retombent en étoiles bleues, rouges ou blanches ; des soleils, des quadrilles de feu, des gerbes, des cascades éblouissent les yeux. Le portrait du prince impérial avec une devise de feu et le nom de l'impératrice, étonne et charme tout le monde. Enfin, à minuit, le bateau impérial vient au débarcadère. Leurs majestés remontent dans leurs voitures et regagnent l'évêché, très satisfaites, assure-t-on, des habitants d'Annecy. Nous rentrons aussi bien fatigués, car la chaleur est très forte, et nous sommes debout depuis midi.

Jeudi 30 août 1860. Nous nous levons tard pour reprendre de nouvelles forces et suivre leurs Majestés dans le programme de la journée. Mr Guigoz qui monte un instant chez la tante, nous dit que l'on ne sait pas encore s'ils iront à Talloires et qu'il attend pour aller avertir les musiciens de Faverges et les conduire à Duingt. À 10 heures, nous allions à Saint-Joseph voir les petites Baud, lorsque nous rencontrons Mr Guigoz et Papa qui viennent d'apprendre à l'instant même que l'Empereur sera à Talloires à 3 heures, et comme il part immédiatement pour Faverges, il nous offre des places dans son pavillon jusqu'à Duingt. Nous retournons vite à la maison pour nous habiller et prendre différentes choses que nous voulons emporter pour dîner et un moment après, nous roulons sur la route de Duingt au grand galop des deux pauvres petits chevaux. La tante Fanchette est restée seule, et elle nous attend ce soir pour souper. Numa et Annette sont avec nous, ainsi que Mr Mol, que Papa engage à venir dîner à Angon pour voir ensuite l'Empereur à Talloires.

À Saint-Jorioz, nous trouvons la route plantée de sapins et pavoisée de drapeaux. À Duingt, mêmes préparatifs et de plus des devises attendrissantes suspendues à des guirlandes de verdure. La musique de Faverges est déjà à Duingt avec Mr Perroux et presque tous les habitants de Faverges. Mr Guigoz continue cependant sa route pour prendre encore quelques curieux, s'il en reste. Nous parvenons à grand-peine à nous procurer un bateau ou plutôt un panier, car à peine sommes-nous dedans qu'il fait l'eau de toutes parts, et qu'il faut s'arrêter souvent pour la puiser. Enfin tant bien que mal, nous arrivons à Angon, où nous nous mettons en devoir de préparer le dîner ; Marie et Jenny Serand ont la complaisance de nous aider, et pendant ce temps, Papa promène Mr Mol dans le village et autour des vignes.

Nous dînons lestement, car le moment approche où les voitures vont apparaître au sommet de la montée. Déjà le bateau impérial qui doit promener leurs Majestés, est arrivé, et une foule de barques et de bateaux traversent sans cesse, amenant du monde à Talloires. Enfin, nous nous mettons en route pour le bourg, il est deux heures passées, la chaleur est très forte, mais nous n'en pressons pas moins le pas, laissant Mr Mol et Papa à leurs observations scientifiques et intempestives, sur la vigne. À Talloires, nous trouvons la musique de Thônes, le pavillon de Mr Guigoz qui est déjà revenu avec Amélie Neyret et sa famille. Nous avons peine à nous croire dans notre bon vieux bourg solitaire, tant il y a d'animation et d'entrain ; à chaque pas, nous rencontrons des personnes de Faverges, Mr Cloppet marquis et sa femme, Mr Cloppet-Bachollet et la sienne, Mr Girard et la sienne, Mesdames Arquiche, etc. etc. Mme Paulet a eu la politesse de nous arrêter ce matin à Annecy pour nous offrir des places dans son verger, Mr Paulet nous réitère encore cette invitation, lorsque nous arrivons sous les marronniers. Nous entrons donc dans le verger et nous nous disposions à monter sur l'estrade préparée où se pavanent déjà les dames Adam et Mme Bardet, lorsque à notre grande surprise, cette dernière nous défend de monter, disant que ce sont des places réservées. Nous répondons à cette grossièreté par le mépris qu'elle mérite et nous restons debout près de la balustrade, ce que voyant Mme Paulet depuis sa maison, elle nous envoie un banc. Nous sommes parfaitement en face du bateau impérial, et les susdites places réservées sont envahies en l'absence de la Bardet, commissaire de police volontaire, par des personnes étrangères plus hardies que nous. Bientôt, viennent se placer en face de nous pour faire la réception à l'entrée du bateau, Mr Paulet maire de Talloires, Mme Paulet qui doit offrir un bouquet à l'Impératrice et lui faire un compliment, les autorités d'Annecy et des dames en toilette.

Enfin paraissent les gendarmes et les dragons, puis les voitures ; les cloches s'ébranlent, les boîtes tonnent et les yeux se braquent sur un même point. La voiture impériale s'arrête devant nous et leurs Majestés en descendent, saluant gracieusement tout le monde et causant avec ceux qui sont plus près d'elles. L'Impératrice est coiffée d'un chapeau rond garni de plumes rouges et d'un voile vert bordé d'une dentelle blanche ; un grand manteau de cachemire blanc l'enveloppe tout entière, et sa robe est en soie de couleur claire, parsemée de bouquets de fleurs vives.

Nous pouvons les voir parfaitement tous les deux, au moins pendant un quart d'heure qu'ils causent gracieusement, la figure tournée de notre côté, puis ils montent sur le bateau où une table richement servie les attend pour la collation. Dix-sept rameurs de Talloires vêtus du costume des matelots, conduisent la barque impériale depuis un bateau qui est devant.

Tout le monde alors se précipite sur d'autres bateaux pour suivre leurs Majestés, nous allons dans celui de Bosson où nous sommes bien une trentaine ; je distingue entre autres la famille Neyret, les dames Cloppet-Bachollet, Girard, leurs maris, Chapelain, etc. Nous nous dirigeons sur Duingt, où l'Empereur est attendu au château ; Mr Ruphy a fait des préparatifs depuis 15 jours et il a réuni la haute société de Faverges et d'Annecy pour recevoir ces illustres promeneurs. Nous trouvons entre autres Aspasie et sa famille 1, Mr de Villette et la sienne 2, Mme Blanc Jules 3, etc. Les demoiselles Ruphy en robes blanches et en coiffures, des bouquets à la main, des compliments sur les lèvres attendent le moment solennel avec une religieuse impatience. Mais pendant que nous admirons tous les préparatifs depuis notre modeste bateau, dans lequel cette noble compagnie daigne à peine nous jeter un regard, leurs yeux tournés sans cesse vers le couchant, croit avoir le vertige en voyant disparaître au contour de Chère le bateau impérial et sa précieuse cargaison. Mais il fallut bien se rendre à l'évidence et mettre sa mauvaise humeur dans sa poche, quand ils virent les voitures remonter tranquillement et reprendre la route d'Annecy, où leurs Majestés contre toutes les lois de la politesse se rendaient sans avoir fait leur révérence à Mmes Dalmais, de Villette, Duport, etc. etc.

1 Il s'agit de la famille de Mauris Antoine RICHARD BLANC, neveu du baron Nicolas BLANC, député au Parlement sarde avant l'Annexion, élu syndic de Faverges en mars 1860, qui a bâti l'actuelle mairie de la ville. Mlle Aspasie est sa fille.

2 M. de Villette est le comte Théophile Victor de CHEVRON VILLETTE, né le 16 août 1806 à Giez, officier sarde et homme politique du duché de Savoie, avant l'Annexion.

3 L'épouse de M. BLANC Jules (voir note ci-dessus) est l'américaine Mlle GEBHARDT Mary Elisabeth. En 1861, ils habitent Rue Centrale, maison 63, famille 122 (n°431. L'ensemble de la maison comporte 15 personnes. Aux trois enfants, s'ajoutent une institutrice Marie ANSELME, deux bonnes Marie FILLETTAZ et Sophie MOINAZ, deux cuisinières Marie QUEREL et Françoise PORTIER, une gouvernante Franchette PERISSIN, une repasseuse Marie REPLUMAZ, un valet de chambre Jacques MARMON, un cocher Jean QUYBY, et un jardinier Louis DUVERNAY.

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11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 17:19

Bernard Prémat, secrétaire adjoint de l'académie exprime la forte personnalité de cet ancien président, spécialiste de la Savoie et de la période de l'Annexion de la Savoie ainsi que de l'unité italienne :

"Il pouvait parler en universitaire savant, prendre langue avec le banquier genevois dans un style aristocratique, converser simplement sans fioriture avec l'homme de la rue et parler patois avec le paysan du coin.

"Il n'avait jamais perdu le sens du terroir qui fait que chez lui toute rencontre était une découverte d'horizons nouveaux"

Il était lauréat de très nombreux prix prestigieux, en France, comme en Italie, lauréat de l'Académie française et plume d'or de la Société des auteurs savoyards.

En tant que spécialiste de l'histoire locale favergienne, j'ai eu l'occasion de le côtoyer et d'échanger avec lui pour la réalisation d'un de ses derniers ouvrages "Vieille Savoie", paru en 2013, dans lequel il m'a rendu un hommage appuyé en guise de remerciement.

 

 

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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 08:35

" Les adversaires de l'annexion usent de pitoyables moyens pour combattre le progrès.

" L'injure, la calomnie, voilà leurs armes.

" La méprisable ignorance des faits expose ces messieurs à n'avancer que des mensonges !

" Peu importe de dire vrai ou faux, ils voudraient intimider ceux qui osent parler, et n'ont pas d'autre but.

" Sur cette noble terre de Savoie, malgré les douze années d'administration antinationale qu'elle vient de subir, il restera toujours assez d'hommes courageux pour défendre la vérité.

..."

Les adversaires de l'annexion

Tels sont certains des arguments avancés par le Rédacteur du Courrier des Alpes en ce 18 février 1860, peu de temps avant l'Annexion de la Savoie à la France.

Chacun pourra savourer la teneur des arguments du "Campagnard de Faverges", concernant M. le Comte de Villette et M. le Baron Blanc.

...

A méditer par les contradicteurs à l'Annexion !

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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 09:32

"Faverges, ce 14 avril 1860

"Faverges aussi a eu sa fête et a voulu manifester ses aspirations et ses voeux. M. le Sénateur Laity y est arrivé le 13 vers midi. En entrant dans la ville, il est aussitôt descendu de voiture, et a trouvé réunis dans l'avenue de la rue Neuve le conseil municipal, le clergé de l'archiprêtré, la garde nationale et le corps de musique. Le président de la junte municipale, le notaire Baudé, qui a été on ne peut plus dévoué dans cette solennité, l'archiprêtre-curé de Faverges,, dont le concours a été si utile et M. le capitaine de la garde nationale, ont adressé à l'envoyé de l'Empereur de chaleureux discours, qui se sont terminés par un écrit de vive la France ! Vive l'empereur ! Vive l'impératrice ! Vive le prince impérial !

Les drapeaux, aux couleurs françaises, qui pavoisaient toutes les fenêtres, le son des cloches, le bruit produit par les décharges de l'artillerie, les beaux airs si bien exécutés par la musique de Faverges, ne contribuaient pas peu à la beauté du spectacle.

A M. Arquiche, directeur de la fabrique, revient l'honneur d'avoir puissamment contribué à rehausser l'éclat de la fête, par les magnifiques préparatifs qu'il avait faits sur la route d'Albertville, près du château de M. le baron Blanc.

En continuant sa route à pied au milieu des ovations et des cris enthousiastes d'une foule immense et compacte, M. le Sénateur trouva sur son passage un peloton de soldats, nobles débris des armées du premier empire. Ému, il s'arrête et à chacun il fait un gracieux salut. Il pressait les mains d'un vieux brave, sur la poitrine duquel brillent l'étoile de la Légion d'Honneur et lui adresse de ces bonnes paroles qui vont droit au coeur. À peine descendu de l'hôtel de ville, M. Laity a reçu les visites officielles de la municipalité de Faverges, des syndics du mandement, et du clergé de l'archiprêtré. Pour tous, il a eu des paroles bienveillantes. Immédiatement après, il est allé, accompagné de M. le curé et de M. Baudé, visiter la fabrique, l'église, les écoles si bien tenues des Frères et des Soeurs.

Dans un banquet organisé à l'hôtel de ville par les soins de M. Baudé, des toasts ont été portés à l'Empereur, à l'Impératrice, au Prince Impérial et à M. Laity.

Vivement touché de l'accueil cordial et sympathique de la ville de Faverges, M. le Sénateur remontait en voiture vers les deux heures, et continuait son voyage. Il était déjà bien loin que l'on entendait encore éclater au milieu de la foule les cris de vive la France ! Vive l'Empereur ! ainsi, vous le voyez, Monsieur le rédacteur, la ville de Faverges n'est pas restée en arrière. C'est à présent surtout que sa devise à une véritable application : Progredior, mais vers la France.

N'oublions pas un détail précieux. Avant de quitter Faverges, M. le Sénateur a remis une somme de 200 fr. pour être distribuée entre les ouvriers de la fabrique.

"In Le Courrier des Alpes du 18 avril 1860."

Voici une autre lettre de Faverges :

Faverges en liesse
Faverges en liesse

Voici une autre lettre de Faverges :

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6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 07:00
Des étrangers, les Savoyards !

“Des étrangers, les Savoyards, inondent la capitale. Cette peuplade envahissante porte un grand préjudice au pays. Ne serait-il pas temps d’y mettre un terme et d’arrêter ce torrent qui déborde sur la France?

Le gouvernement doit protection à la classe ouvrière… Est-il juste que des étrangers viennent moissonner les ressources du pays?

Il y a en France 94 000 Savoisiens. Ils sont économes, gagnent beaucoup et dépensent peu ; le moins qu’ils peuvent mettre de côté chaque année s’élève au minimum à 500 francs. Je ne veux pas qu’on dise que j’exagère : je réduis cette somme de moitié ; je multiplie 250 par 94 000 : cela donne la somme de 23 millions 500 000 francs! Cette somme est enlevée au commerce de détail. Soyons généreux, mais que cette générosité ne soit pas douloureuse!

De quelle utilité nous sont les Savoyards? Quelle industrie ont-ils apportée en France? Si ce n’est celle de nous agripper nos pièces de 5 francs!

Les commissionnaires de tous les chantiers de Paris sont Français. Mais le travail est enlevé par les Savoyards et ces malheureux restent les bras croisés. A toutes les stations des chemins de fer : partout des Savoyards! La banque, le Trésor, les messageries, les hôtels de vente, tous les grands établissements : partout des Savoyards… Ils envahissent jusqu’aux sellettes des malheureux décrotteurs, les ponts, les quais, les boulevards, les rues : toujours des Savoyards!

Les pièces de 5 francs qui entrent dans leur gousset n’en ressortent plus !

En Savoie, ils appellent la France leur Californie. Expatriez-vous, Français ! Faites place aux Savoyards ! On a bien crié, bien fait du bruit contre les Jésuites, mais les Savoyards sont mille fois plus onéreux par leur empiétement continuel…

Ce n’est pas tout : ils ont causé la ruine de plusieurs de nos établissements ; ils empêchent beaucoup d’autres de se former.

S’ils n’étaient pas là, on ne verrait plus d’ouvriers sans ouvrages, plus de domestiques sans place, plus de vagabonds…

Il y a parmi eux des fils de fermiers, des gens aisés. Seuls les malheureux restent dans leurs pays pour cultiver les terres.

Serait-il donc injuste d’exiger une parcelle des trésors qu’ils nous enlèvent chaque année ? Ne serait-il pas bien de leur imposer de payer un impôt (patente) de 2 F par mois, 24 F par an : cette somme serait affectée à quelques maisons de retraite, pour des personnes âgées et sans ressources?…

Cette pétition, devant être présentée de nouveau à la Chambre nouvelle, est-il un Français riche comme pauvre, qui refuserait de donner son adhésion?

“Signaler un abus, c’est faire acte de bon citoyen''.

(Disponible sur Internet)

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 08:00

Le 24e printemps du livre de Mercury

Affiche-Printemps-du-livre-2015-a-Mercury.jpgSociété des Auteurs Savoyards LogoLe samedi 14 mars, Mercury accueillera de 10h00 à 17h30, le Printemps du livre, salon annuel et nomade, organisé par la Société des Auteurs Savoyards. Une quarantaine d'auteurs dédicaceront leurs livres, certains animeront des conférences.

En marge de cet événement culturel, lecture et écriture sont mises à l'honneur par et pour les Chevronnais, habitants de Chevron, petits et grands.

22 ouvrages, écrits par les exposants du salon, sont venus enrichir les rayons de la nouvelle bibliothèque municipale. Tous concourent, de novembre à mars, pour la « plume de cœur », récompense qui sera décernée le 14 mars. Les lecteurs chevronnais sont invités à les emprunter, puis à élire leurs titres préférés, auprès de l'équipe d'Évelyne Lange, ou des animateurs bénévoles !

La salle polyvalente recevra également une exposition de réalisations en lien avec l'écriture. En effet, depuis septembre, vingt-quatre classes, de la primaire au lycée, se lancent et relèvent des défis littéraires, encadrées par leurs professeurs, et Marianne Henriet, auteur albertvilloise. Cette activité à laquelle les jeunes, dont de nombreux élèves de Mercury, participent avec un enthousiasme croissant, montre combien le plaisir d'écrire est encore d'actualité ! Les meilleurs textes, mis en page et illustrés, attendront les votes des visiteurs du salon.

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Présentation

  • : Le blog d'un écrivain savoyard
  • : Activité littéraire de l'auteur. Activité des collectionneurs philatélistes, timbrés, cartophiles, généalogistes,... des Sources du Lac d'Annecy - Pays de Faverges (Haute-Savoie). Le contenu de ce site est protégé par un droit d'auteur. Cependant il est autorisé de réaliser des copies pour votre usage personnel en y joignant un lien et après autorisation préalable de l'auteur.
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  • Pajani Bernard-Marie
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges.
Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges. Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.

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