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9 décembre 2023 6 09 /12 /décembre /2023 12:58

En décembre 1977, une dizaine de personnes se sont réunies au local du ski-club situé à l'étage de la maison D'Orazio de la rue Gambetta, pour mettre en place une structure afin de mobiliser les membres qui restaient de la section philatélique de la MJC de Faverges, Agnès Pajani et son fils Michel, Albert Ramella et Andrée Daviet.

Une réunion de constitution de l'association "Club Philatélique Favergien" a permis de finaliser les statuts qui furent déclarés en préfecture le 28 février de l'année suivante, consécutivement à son assemblée générale réunissant 21 personnes. Outre, les quatre anciens membres, étaient présents René Fiat, Bernard Baschenis, Philippe Prud'homme, Albert Nouailhas, Jean Yves Paréja, Michel Bibollet, Henri Sala, Paul Bonaventure, Michèle Donaty, Jean-Pierre Terrier,  ...               ... 

Sous la présidence de Bernard-Marie Pajani, enseignant nouvellement revenu d'Annecy, le club s'étoffait de collectionneurs de cartes postales, puis de photos d'anciens. Au fil des ans, les activités ont évolué avec la pratique de la généalogie, de l'histoire locale et de la généalogie, pour devenir en février 2021 "Histoire et Patrimoine des Sources du lac d'Annecy".

Le club est très actif dans la vie locale, inventaire du patrimoine, relevés d'archives paroissiales et d'état civil sur Faverges et les communes voisines, le département et même les pays européens. Ce travail se concrétise par l'édition de nombreuses brochures disponibles pour le public.

Bernard-Marie Pajani, enseignant formateur, (conseiller régional thématique et jeunesse et juré régional) assure auprès des membres du club des cours de paléographie (décryptage des écrits anciens).

Il s'est aussi, durant de nombreuses années, impliqué dans les activités périscolaires, l'organisation d'animations (Centre d'animation en 1984), (Congrès régionaux et même national) n'oubliant pas sa formation d'enseignant public, et d'instructeur sportif (en ski, piscine et patinage).

Bernard-Marie Pajani a rédigé de nombreux ouvrages sur des personnages ou des événements qui ont façonné économiquement et humainement la vie locale.

Sous son impulsion également, sont organisées chaque année, des expositions publiques permettant des échanges pédagogiques, initiatiques pour le jeune public et conviviaux.

Selon les termes de la vice-présidente,

" En résumé, Bernard-Marie Pajani est un puits de science à préserver et honorer ! "

 

Remise du diplôme

Le 2 décembre, six membres du club ont accompagné le président à St-Pierre-en-Faucigny, pour une cérémonie de remise du diplôme du bénévolat à 67 personnes, par le comité départemental de la Fédération française des Médaillés de la Jeunesse, des Sports et de l'engagement associatif.

 

Le Club comprend actuellement :

- 30 membres actifs et 20 membres sympathisants

Documents disponibles pour exposition :

- 15 collections philatéliques et cartophiles

- 5000 cartes postales du Bassin favergien

- 1200 photos d'anciens

- 200.000 fichiers numériques d'archives des paroisses

- 20 brochures et livres à la vente ... / ...

" Histoire et Patrimoine des Sources du lac d'Annecy "

n'est pas une association commerciale, elle pratique des activités gratuites, destinées au public local et touristique.

Retrouvez-la sur Facebook

Contactez-la sur phila.faverges74@wanadoo.fr

Venez la rencontrer au local 101 de la Maison des Associations (arrière de l'Office du tourisme)

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1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 19:00

  " Appréhender l'Histoire de Faverges "

un travail de longue haleine qui ne s'apprend pas en un seul jour.

Malheureusement, il est trop souvent la conséquence de copiage, de pillage, sans recherches personnelles, même parfois d'historiens chevronnés.

 

Depuis quelques décennies, il se raconte un peu n'importe quoi sur l'Histoire de Faverges, des non-sens, des absurdités, des incongruités, des futilités, etc...

Voici quelques ''perles'' rencontrées dans des livres, des bulletins, des livrets ou entendues lors de visites :

  • L'ancienne manufacture de soieries aurait été construite à la place d'un couvent ! celui des Annonciades qui se trouvait pourtant à Chambéry au bord de la Leysse. En réalité, les bâtiments du Thovey ont été érigés sur des prés vierges de tout bâtiment après la construction de la route d'Albertville (1818-1824).

  • 27e SALON 2014-11-09 (54) La Manufacture de soie de FavergeQue  Nicolas Blanc qui a 9 ans lors de la Révolution Française n'aurait jamais été français ! Pourtant, tout le monde a appris que la Savoie a été envahie par les révolutionnaires français et le Val de Thônes en a d'ailleurs bien souffert ainsi que six Merlinois qui ont même été guillotinés à Paris pour « Crime d'aristocratie ». En réalité, Nicolas BLANC a acquis la citoyenneté française dès le 27 novembre 1792 grâce aux lois républicaines, il est redevenu sujet du roi de Sardaigne le 21 novembre 1815.

  • 27e SALON 2014-11-09 (49) Nicolas BLANCQue Jean-Pierre Duport serait né à Annecy, alors qu'il figure bien dans les registres de Faverges ; c'est une confusion avec son cousin homonyme né à Termignon (en Tarentaise). En réalité, une page lui était consacrée sur le Web. Bien qu'il fut à l'origine de l'industrialisation de la commune de Faverges, un Historien n'a vu en lui qu'un ''homme ayant eu une femme, des enfants, une entreprise, et étant mort en ayant vécu sa vie, somme toute, bien banale'', n'a pas hésité à supprimer sa page. Pour en savoir plus, suivre l'actualité de l'Histoire de Faverges sur le blog de l'auteur.

  • 27e SALON 2014-11-09 (50) Jean-Pierre DUPORT de FavergesQue la forme ovoïde de la maison dite ''Belle jardinière'' aurait une tour d'enceinte de la ville moyenâgeuse. En réalité, il ne s'agit que d'un escalier intérieur car il n'existait encore que des prés en 1738, année de confection du cadastre sarde, et la Maison des Frères Capucins qui a subi l'incendie de 1783, et qui se trouvait au-delà du mur d'enceinte. (Les moines capucins n'ont jamais été des guerriers qui défendaient la ville au-delà des limites de celle-ci ! Et pourtant, les ABF ont conservé la tour en 2019).

  • 27e SALON 2014-11-09 (51) Tour d'enceinteQue l'église de Faverges aurait été construite sur une « chapelle » ; il serait bien étonnant que nos anciens aient pu concevoir l'édification d'une simple chapelle pour 1200 âmes. En réalité, il ne faut pas confondre avec la '' chapellenie'' qui est le territoire sous la responsabilité d'un prieuré (l'on pourrait ajouter la volonté manifeste des curés du prieuré de Viuz de minimiser la qualité des vicaires de Faverges, de peur de perdre leur prérogative sur les rentes, ce qu'ils réclameront d'ailleurs plus tard).

  • 27e SALON 2014-11-09 (52) Eglise de FavergesQue le torrent de Saint-Ruph s'appellerait la Glière. En réalité, il s'agit la "glière" est un terrain couvert de cailloux, graviers, galets et sables de chaque côté du ruisseau qui les charrie ; on trouve ainsi une glière sur de nombreuses autres communes du canton telles que Marlens, Saint-Ferréol et Doussard. C'est un terme local commun à de nombreuses berges de ruisseaux et torrents. (à Faverges, on parle de "glaire", quand on va sur les lieux où le torrent dépose sa glière)

  • 27e SALON 2014-11-09 (53) La Glière de FavergesEt tout dernièrement, sur les ondes d'une radio locale, que le foyer municipal actuel aurait été construit sur l'emplacement même de la Soierie ancienne. En réalité, l'usine a été détruite en 1990 et le foyer actuel, construit en 1937 de l'autre côté de la route, a pris son nom.

27e SALON 2014-11-09 (55) Le Foyer Municipal appelé La Soi

Il est donc devenu urgent de rétablir la vérité historique de notre commune. On ne peut pas continuer à laisser apparaître ainsi Faverges dont l'histoire est racontée avec tant d'erreurs.

Il pourrait en être de même pour la trop fameuse « Papeterie de Faverges » dont l'existence est signalée vers 1350, dans toute la France. Tous les vrais chercheurs – dont votre serviteur – se sont heurtés à un vide total, à tel point qu'elle peut être qualifiée comme ''L'Arlésienne de Faverges''. Qu'elle soit citée par deux ou trois auteurs, n'atteste aucunement de son existence à cette date. (Voir l'article consacré à cette recherche sur la page http://0z.fr/cirvf )

Une commune dont l'histoire est si peu méconnue, voire défigurée, n'a plus d'identité réelle, et devient sans âme précise, elle se construit sur des non-sens, des absurdités, des incongruités, des futilités.

Rejoignez les adhérents d'Histoire et Patrimoine,

si vous voulez

« Savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va ! »

phila.faverges74 @ wanadoo.fr

http://pajani.bernard.over-blog.com

http://phila.faverges74.over-blog.com

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17 juillet 2020 5 17 /07 /juillet /2020 22:00

Faverges et ses environs
Format 24 x 32 cm
168 pages

Disponible chez l'auteur :
Bernard PAJANI
48, chemin de Pré la Dame - Verchères
74210 FAVERGES
04 50 44 53 76


Ainsi que dans les librairies locales : 21 €uros

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22 juin 2018 5 22 /06 /juin /2018 06:00

 

Chronique du Pays de Faverges de l'année 1914

L'Association à but non lucratif "Histoire et patrimoine des Sources du Lac d'Annecy" se prévaut de relater l'Histoire locale, sans détours, sans fioritures, en ne relatant que la vérité historique.

Ainsi, elle ne se prévaut pas de mentionner dans un livre des ''Morts pour la France'' ceux qui n'ont jamais vécu à cette époque, mais sont morts jusqu'à 45 ans plus tôt, à l'âge d'un seul jour, voire sont même morts-nés. Nous savons rester honnêtes, ne pratiquant aucunement la fausse vérité, de façon éhontée, en trafiquant l'Histoire !

Lecteur, c'est en nous soutenant que vous nous aiderez à faire respecter l'Histoire locale !

Adhérez à l'Association !

Achetez nos livres et nos brochures !

Merci d'avance.

Chronique Favergienne de l'année 1914

Jeudi 1er janvier

Faverges.- Cinéma Savoisien

Programme du dimanche 4 janvier 1914 :

La vie au fond des mers, en couleurs (documentaire). - La fille du Mexicain (drame). -Vue basse mais tête dure (comique). - Entr'acte. - Le roi de l'acier (grand drame), film de 900 mètres. - Entr'acte. - Pauline est capricieuse (comédie). - Gavroche veut faire un riche mariage (comique). (L'Avenir Savoyard_PER304-11_1914-01-01).

 

Samedi 3 janvier

Faverges.- Vol

Le sieur Coca, sujet italien, manœuvre à l'usine Stunzi, a constaté la disparition d'une paire de chaussures estimée 15 fr. Un nommé E..., qui a disparu de l'usine depuis ce vol, est soupçonné d'en être l'auteur. La gendarmerie a enregistré son signalement. (La Haute-Savoie_PER19_1914-12-03)

Faverges.- Tempête sur la Balmette

Dimanche, vers midi, un violent orage s'est abattu sur la contrée : dans quelques villages, des toitures ont été endommagées. À la Balmette, une trentaine de tuiles de Montcharvin (NDLR : Montchanin) ont été enlevées du toit de la maison Panisset ; l'une est tombée sur la tête d'un passant, J. Cavagnon, et lui a fait à la tête une blessure peu grave, il est vrai, mais s'il n'avait eu la précaution de se garer le long du mur, il aurait été sûrement assommé.

Lundi soir, vers les 3 heures, neige de quelques centimètres couvrant la vallée ; continue pendant la nuit et la journée de mardi. On peut voir, sur la route départementale, à quelques cents mètres de la gare de Giez, une automobile à capote, gisant dans le fossé, dont tout le devant a été déformé par un choc violent contre l'un des pylônes des forces électriques, qui lui-même, a été tordu par la force du choc. On ne sait à qui elle appartient, et par qui elle était montée. Des jeunes gens d'Annecy, dit-on, trompés par le brouillard et la neige, ont dû l'abandonner pendant quelques heures. Le taxi marquait 90, vitesse exagérée qui aurait pu endommager les voyageurs aussi bien que la machine ; cependant pas d'accidents de personnes. (Indicateur de la Savoie_PER30-16_1914-01-03)

Faverges.- Concert de la fanfare

Il faudrait remonter à de longues années en arrière pour pouvoir comparer les succès de jadis, à celui que viennent de remporter nos jeunes gens, chanteurs, musiciens et artistes qui ont tous fait preuve d'un talent très apprécié et d'un dévouement au-dessus de tout éloge. Aussi les salons de l'Hôtel-de-Ville étaient-il trop petits pour recevoir toutes les familles, tous les amateurs de bonne musique et de saines distractions. Rarement on constata société mieux choisie et plus joyeuse ; les dames, les demoiselles aux toilettes fort élégantes ajoutaient à l'auditoire un air de gaieté charmante que tout le monde a fort apprécié. Le programme, des mieux choisis, a été scrupuleusement exécuté et les applaudissements, les rires délirants, les « bis » n'ont pas été ménagés, et certes, les acteurs et les organisateurs de cette fête ont trouvé dans ses manifestations spontanées, leur récompense immédiate.

Fanfare-de-Faverges.jpgComment, dès lors, résister au plaisir d'adresser nos compliments les plus chaleureux aux aimables chanteurs E. Portier, Lyaret, Jean Neyret, et aux jeunes artistes L. Bouvier et Spéruzzola dans le duo « En avant ». Le drame « la bague sanglante » a été interprété avec un brio remarquable de sincérité par MM. Gaudin, P. Cagnin, J. Crabié, Déglise, et au « pied levé » notre excellent Hudrizier (qui) a bien voulu consentir à remplacer M. Chatel, victime d'un accident que nous souhaitons peu grave. La « Sœur dans l'Orphéoniste », duos interprétés par les désopilants F. Cagnin et J. Crabié a eu un succès étourdissant de rire joyeux et de rappel frénétique, ainsi que le vaudeville « à la salle de police », interprété par nos jeunes guerriers Convers, Déglise, Vouthier.

Le piano a été magnifiquement tenu par un jeune artiste Marcel Crabié, et la Fanfare municipale, sous l'active et intelligente direction de son chef M. Crabié, a obtenu comme toujours un gros succès. Un bal endiablé et fort nombreux a clôturé à 2 heures du matin cette joyeuse soirée dont tous nous conservons le plus gai souvenir.

À tous, chanteurs, musiciens, artistes et organisateurs, nous disons : merci de tout cœur. (Industriel Savoisien_PER59-23_1914-01-03)


Dimanche 4 janvier

Nouveaux Timbres

Les figurines à l'effigie de la Semeuse ayant été l'objet de tentatives de contrefaçon, il a été décidé pour rendre plus difficile l'écoulement des faux timbres et de créer un nouveau type de vignette.

L'exécution du dessin original de la nouvelle figurine a été confiée à un artiste sans concours préalable. Le projet réalisé par celui-ci sera soumis à l'examen d'une commission spécialement instituée à cet effet.

Il n'est pas question de créer des vignettes particulières au service de la poste aérienne. Le dernier concours pour la création d'un type de timbre-poste remonte au 5 février 1894.

Le jury chargé de juger les 684 projets soumis à cette occasion, a estimé qu'aucun deux n'était susceptible d'être retenu. À la suite de cet essai infructueux, le service postal a renoncé à la procédure du concours et a décidé, pour ses émissions de 1900, de faire directement appel à des artistes éprouvés. (Journal du Commerce et de l'Agriculture des deux départements Savoisiens_PER61-14_1914-01-04)

Semeuse de 1914 Croix-Rouge surchargeCe ne sera qu'au mois d'août, après la déclaration de guerre par l'Allemagne, pour venir en aide aux très nombreux blessés sur les champs de bataille que l'État français émit un nouveau timbre en surchargeant le 10c Semeuse précédent d'une surtaxe de 10c.

Semeuse de 1914 Croix-Rouge surtaxePour une vente générale le 10 septembre 1914, l'État fit graver un nouveau timbre-poste d'une valeur faciale de 10 c avec une surtaxe de 5 c au profit de la Croix-Rouge française.

 

Samedi 10 janvier

Saint-Ferréol.- Nomination du receveur-buraliste

Par décision du directeur des contributions indirectes de la Haute-Savoie, et à défaut de candidat militaire, M. François-Clément Prud'homme est nommé receveur-buraliste à Saint-Ferréol. (Indicateur de la Savoie_PER30-16_1914-01-10)

Faverges.- Installation de l'abbé Henry

M. l'abbé Henry, le nouveau curé de Faverges, a été installé dimanche. L'arrivée, annoncée pour 9 heures un quart, fut retardée par le mauvais état des chemins verglacés, et l'automobile qui amenait M. le curé n'entra en ville qu'à 10 heures. Une foule nombreuse et très sympathique l'attendait sur la place Centrale, où un compliment lui fut débité par Mlle Ramus et un bouquet de fleurs naturelles offert par Mlle Varchex.

À l'entrée de l'église, M. Favre Asghil, au nom du conseil de la paroisse et de la paroisse, lui exprima, en fort bons termes, les sentiments unanimes de ses paroissiens... (Indicateur de la Savoie_PER30-16_1914-01-10)

Faverges.- L'hiver et le temps

Pendant 48 heures, sauf 4 heures de répit, une tempête de neige, par brusques sautes de vent du nord, du sud et de l'ouest, a couvert le sol de 52 centimètres.

Le P.-L.-M. a fait passer son chasse-neige ; les Ponts et Chaussées ont toutes peines à tenir les chemins ouverts.

Le ''bief'' de Saint-Ferréol, qui fait mouvoir de nombreuses usines et moulins, est gelé, et le peu d'eau qu'il laisse passer se déverse sur les prairies de Bourboillon, qu'il couvre de glace. (Indicateur de la Savoie_PER30-16_1914-01-10)

Faverges.- Grosse émotion et grave affaire

Le dimanche 28 décembre, le Conseil municipal a émis son vote sur l'emplacement du pré de foire.

Depuis fort longtemps, le public demandait que les rues et les places de la ville ne fussent plus encombrées par le bétail des foires. Ces derniers temps, les Ponts et Chaussées ajoutèrent leur volonté à ce désir, ordonnant la liberté des routes départementale et de grande communication qui empruntent nos rues, interceptées par les foires.

En septembre, cette importante question fut ajournée.

Entre temps, tous les propriétaires de terrains susceptibles de devenir prés de foire présentèrent leurs plans et leurs prix ; la commission se rendit sur chacun de ces terrains.

Mais alors s'ouvrit la grave question de savoir où on mettrait le pré de foire : près de la gare ou à son opposé, de l'autre côté de la ville ? Cette dernière solution était réclamée par les commerçants et les débitants, désireux de voir traverser la ville aux gens venus à la foire et de les voir leur laisser un profit ; l'autre solution avait la faveur des éleveurs et surtout des acheteurs, à cause de la rapidité de l'embarquement des bestiaux à la gare.

Le 28 décembre la question fut mise en discussion.

D'abord, les projets proposés ne furent pas étudiés ; un seul fut mis en avant par M. Eyriès, maire, qui le fit sien jusqu'à engager sa situation de maire sur son acceptation. Et auparavant, M. Eyriès avait fait longuement le procès des « erreurs » de ses prédécesseurs. De cette sorte, M. Eyriès usa de tous les procédés de pression pour influencer le vote de ses collègues, ce qui ne saurait trop être blâmé, dans un régime démocratique, de liberté et de conscience d'admirateurs ; on procède de la sorte sous les régimes des autocrates.

Le projet cher à M. Eyriès consistait à acheter la moitié du clos de M. Asghil Favre, voisin de l'hôpital, - une superficie de 6 journaux ½ - avec le dessein d'acquérir ensuite le jardin Dufour-Bellet qui le précède du côté de l'Hôtel de Ville, afin de consacrer celui-ci a une avenue reliant la place de la Mairie à la nouvelle « promenade publique » établie dans le clos Favre et dont une partie devait servir de pré de foire. De plus, dans un avenir prochain, le projet Eyriès comprenait la construction d'une salle (dite palais) des fêtes dans la « promenade publique » nouvelle… Une dépense totale d'au moins 70.000 francs !

Le conseil, par 10 voix contre 4 et 2 bulletins blancs, après avoir rejeté le projet grandiose de M. Eyriès et de trois conseillers de la ville, vota l'emplacement du pré de foire dans les terrains de l'Annonciation, à l'ouest de la ville, du côté de la gare.

M. Eyriès donna sa démission de maire, qui ne fut pas acceptée, comme bien on pense, par la préfecture.

Puis une opposition fut présentée aux signatures de la ville, par M. Chappelain-Tiouzi, cafetier voisin du clos Favre, et ancien tenancier d'... hôtel, rue de Berne, à Paris, « au nom, disait ce dernier, des intérêts seuls de la commune ... »

En outre, les gens du bourg – les bourgeois, pour se servir du terme actuel, - commencèrent une violente campagne contre la population des villages et en particulier contre Viuz-Faverges, qu'ils chargeaient naturellement de ce « nouveau crime ». Ils les menaçaient, « pour laisser la ville maîtresse de ses destinées », de procéder à un sectionnement… Grosse émotion et grosse affaire, avons-nous dit en commençant.

Pré de Foire à l'Annonciation

L'explication de l'achat des clos Favre-Bellet et de la construction de la salle des fêtes réside tout entière dans ce fait qu'en 1914 arrivent à terme l'emprunt des écoles ; sans rien changer donc aux charges payées par les contribuables, on substituait, sous prétexte de pré de foire, à l'emprunt des écoles, un emprunt de place et d'avenue publiques nouvelles et de salle de fêtes... Rien de plus simple comme tour de passe-passe et rien de moins dispendieux pour ceux qui ne payent pas d'impôts.

Mais, au-dessus de toutes ces finasseries, se présente une grosse question qui ruine, semble-t-il, de fond en comble le projet du pré de foire dans le clos Favre : cet emplacement est proche voisin de l'Hôpital et les règlements formels déterminent une distance à observer dans ce cas, laquelle n'existe pas ici. Ce n'est pas, dans tous les cas, un bien grand souci de l'hygiène et du calme des malades qui semblent inquiéter les auteurs du projet Favre-Bellet. De plus, si les bestiaux venaient tous à passer bien en face de notre Hôtel de Ville, la propreté proverbiale de notre petite cité recevrait, de ce fait, un accroc un peu trop sensible et le règlement sévère, affiché de nouveau par le maire actuel, ne semblerait pas être un des soucis de nos administrateurs.

Quoi qu'il en soit, dans semblable affaire, les premiers à consulter sont ceux pour qui les foires sont établies, les éleveurs et les acheteurs de bétail ; ensuite ceux qui paieront le prix de foire par la taxe d'entrée de leur bétail, les gens de la campagne. Les autres bénéficiaires des foires – commerçants et débitants - n'arrivent qu'en second lieu dans cette question. C'est élémentaire et ce serait juste. Et pour la question de continuer à rendre responsable l'excellente population de Viuz-Faverges de toutes les contrariétés qui surviennent aux gens de la ville, cela tourne à l'hallucination dans certaines têtes très et trop connues et un terme pourrait bien être mis, plus rapidement qu'on ne le pense à ce genre de plaisanterie.

Sur ce sujet, comme dit le peuple, il y en a assez.

Et, pour tout résumer en une seule observation, nous disons que la question de ce trop nécessaire pré de foire, - comme l'a établi un de nos compatriotes très sensé, - aurait dû faire l'objet d'un référendum, par un vote de tout le peuple, au lieu de revenir l'objet des préférences des intéressés indirects des foires, et surtout l'objet de la volonté de quatre conseillers seulement, dont l'un est intéressé, à la vente des terrains, et dont l'autre, sous ses proclamations égalitaires, a voulu jouer tout bonnement au petit potentat d'un fief lui appartenant. Signé : La majorité des électeurs. (Indicateur de la Savoie_PER30-16_1914-01-10)

... / ... suite à découvrir dans la Chronique éditée par HPSLA-CPCGF

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La brochure est disponible auprès de l'association. Elle ne comporte que la vérité historique,

N'hésitez pas à adhérer à l'association locale d'Histoire et Patrimoine des Sources du Lac d'Annecy - CPCGF.

Pour plus de renseignements et pour l'adhésion :

Téléphone 04 50 44 53 27 et phila.faverges74 @ wanadoo.fr

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16 février 2017 4 16 /02 /février /2017 09:00

Au XVIIIe siècle

En 1732, la Place Carnot d'aujourd'hui appartenait au Seigneur qui y exerçait son droit de justice, et y avait placé un pilori. Par succession, elle devint propriété de Messire Charles Joseph Joachim MILLIET (1726-1787), Route-d-Annecy_1732.jpgmarquis de Faverges.

La maison isolée en n°1055 dite "des Pères Capucins" - qui y venaient tous les ans durant le temps de carême s'y faire héberger dans quatre chambres et une cave - était la propriété de Balthazard DIDELLE, puis de la confrérie du St Sacrement en 1786 par adjudication.  Réquisitionnée comme bien national, elle devint la propriété de la Communauté de Faverges, et a été achetée par Jean Pierre DUPORT en 1800, puis enfin des sieurs Antoine CHAPELLE et THORENS en 1818. Contiguë à cette maison, il n'existait aucun membre de maison qui pouvait permettre d'engendrer une enceinte du bourg de Faverges. Cette dernière étant formée par l'alignement des granges et maisons de la rue Victor-Hugo qui portait alors le nom de ''Rue tendante du Couchant''.

Cette maison n°1055 ne présentait donc aucune tour permettant le guet dans l'enceinte puisqu'elle n'en faisait pas partie ; elle a été détruite lors de la construction de la route de Grande Communication de Faverges à Annecy, de 1818 à 1824, la place ayant été ouverte vers le nord-ouest. La placette en n°1144, et la démolition de la maison en n°1145 et de la grange de la parcelle n°1146 ont permis cette ouverture.

Tour de la Belle Jardinière 2014De plus, comment imaginer que des Pères Capucins aient été chargés à une quelconque époque de protéger les habitants d'un bourg des attaques ennemies, alors que leur principale préoccupation était l'enseignement ? Comment imaginer qu'une tour de défense puisse exister au-delà des murs de la ville, sur des prés que l'on appelait Les Prés marchands, sans route d'accès pour pénétrer dans celle-ci ?

Quant à y reconnaître une origine plus ancienne, cela fait partie d'un imaginaire de contes pour amuser les jeunes enfants !

L'angle arrondi de la maison « La Belle Jardinière » (maison du 1er plan) située à l'angle ouest de la parcelle 2312 (cadastre actuel), ne comporte pas de tour de défense moyenâgeuse : on doit y reconnaître précisément la façade extérieure (d'un escalier intérieur ou) de latrines sur deux étages construites en addition au-devant de la maison (comme cela est décrit dans un acte d'état du 20 octobre 1786, notaire royal Pierre Prévost).

 

La Place du Marché avant 1905

 

Place du Marché

Repères marquants :

  • Drapeau sur l'Hôtel de ville de la Rue de la République (au-dessus de la maison au centre de la carte)

  • Maison du Docteur Asghil Favre, à gauche au fond de la place, détruite vers 1950

  • Maison de la Veuve Tappaz, à droite au fond de la place, détruite bien avant 1950

  • Présence de la glycine sur la façade de la maison Cuillery, toujours d'actualité en 2017

Plan de la Place Carnot 1905

  Plan in « Faverges et ses environs en 1906 » Bernard Pajani - 1982 - ISBN 978-2-9534858-4-4

 

L'immeuble Bouvard vers 1905

Place Carnot Pariot 1905

 

Repères marquants :

  • Ancien clocher de l'église

  • Échafaudage devant la cordonnerie Bouvard, future Brasserie St-Jean, montrant la réfection du 1er étage

  • Façade de la cordonnerie Bouvard à trois travées de deux fenêtres

Plan de la Façade Carnot 1905

Le plan du cadastre de 1905 est inversé par rapport aux façades de la carte postale.

 

L'immeuble Bouvard vers 1910

Place Carnot 1910

Repères marquants :

  • Ancien clocher de l'église

  • Façade de la cordonnerie Bouvard, future Brasserie St-Jean, à deux travées de deux fenêtres

  • Une 3e travée d'agrandissement de la maison Bouvard est en cours de construction

L'immeuble Asghil Favre obstrue la route d'Annecy

vers 1930

 

Place Carnot 1921

La place a subi une transformation totale.

 

Repères marquants :

  • la maison Asghil Favre qui avance sur la place, a été détruite vers 1950

  • le long bâtiment allongé comprenant 10 fenêtres à l'étage, a disparu dans la 3e tranche des travaux de rénovation du quartier de l'église vers 1980-1983

  • présence d'une pompe à essence à l'angle de la maison Asghil Favre

  • un groupe d'enfants est assis sur les vasques de fleurs, qui délimitent les emplacements du Café de la Place DUPONT, du cordonnier FOURNIER et du garage automobile.

Un peu d'histoire :

Le docteur Joseph Asghil fils du docteur Hyacinthe FAVRE est décédé le 3 juillet 1920, en son domicile de la Place Carnot, des suites d'une longue maladie.

Mme Simone BRASSET née LAVIGNE était placée ''à maître'', selon les dires locaux, chez le docteur Asghil Favre, chargée de l'intendance de la maison.

 

Immeuble en construction vers 1955

  sur l'emplacement de la Maison Asghil Favre

Place Carnot 1955

Repères marquants :

  • Nouveau clocher de l'église (l'installation d'une cloche datant de 1959)

  • Façade de la Brasserie St-Jean à deux travées (visibles) de deux fenêtres

  • Façade de la Crèmerie reconstituée avec balconnet et haussement d'un étage, offrant un caractère particulier à l'édifice

  • Immeuble de l'angle de la rue Victor-Hugo en construction (au-devant à droite)

  • Absence du bâtiment de la future Pharmacie BOREL de l'angle gauche (au-devant)

  • Pompes à essence devant la maison à droite (LOSSET-CHOULET puis BARALDI)

Les immeubles sont construits vers 1965

Place Carnot 1965

Repères marquants :

  • Nouveau clocher de l'église

  • Façade de la Brasserie St-Jean à deux travées (visibles) de deux fenêtres

  • Façade de la Crèmerie reconstituéeavec balconnet

  • Immeuble de l'angle de la rue Victor-Hugo construit en totalité (à droite)

  • Bâtiment de la Pharmacie à l'angle de la rue Victor-Hugo construit en totalité (à gauche)

Immeuble datant de 1955 avec balcons en béton

Façade Immeuble Carnot 1970

 

Dénaturation du quartier ancien par adjonction d'un immeuble aux caractéristiques massives, sans élégance.

Balcons en béton d'une esthétique douteuse, lourds et sans attrait particulier, ne nécessitant pas de conservation ultérieure. 

Copyright Bernard Pajani (Collection personnelle)

Historien local – 19 décembre 2013

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 14:00

  Étymologiquement, le mot ''Viuz'' vient du bas latin ''veclus'', (attesté au Ve siècle), du latin ''vetulus'', signifiant « d'un certain âge », et également de ''vetus'', se traduisant par « vieux, ancien », et que l'on peut rapprocher de la locution adverbiale "de viez", « depuis longtemps », également du substantif masculin "viesier", « fripier », et du substantif féminin "viésure", « vétusté », donnant aussi l'adjectif "vétuste" se traduisant par « vieux, ancien ».

Pour l'appellation de « Viuz » qui est devenu le nom moderne du village antique, il faut trouver sa signification dans le vieux parler franco-provençal et non dans la similitude de ressemblance phonique.

Le mot ''viu'' a pour féminin "vilie'', adjectif et nom, qui signifie ''vieux'' et ''vieille''.

 

1528 Fondation à Viuz-FavDate d'une fondation dans l'église de Viuz : 6 juillet 1528

(Notaire Thomas de Lacombaz)   (acte authentifié par le notaire François Hugonis)


« Viuz » est le vieux village qui a précédé Faverges, c'est ''Viuz-Faverges'' comme on le trouve souvent inscrit en référence à son antériorité.

Vieux-Faverges Philippe FélixDans le village de Frontenex, de la paroisse de Viuz-Faverges, le patronyme utilisé comme nom de famille ''Vieux'' se décline, selon les graphies découvertes, en ''Vieu'', ''Vieulx'', ''Vieuz'', ''Viu'', ''Viuz'', ''Vyu'' et ''Vyuz'', comme le hameau lui-même.

Dans les textes anciens, les termes varient avec l'époque :

1623 Vieulx et Vyu« Requis pour Hon(neste) Bartho(llom)é et Amblard frères enfantz de feu hon(neste) Claude Vieulx de Fronteney P(a)ro(iss)e de Vyu

(Notaire Truchet - 1623)

 

1655 Bourgeois de Vieu« Deslibération des Bourgeois et Parroissiens de Vieu des villages suivants »

(Notaire Baudé - 1655)



1693 Vieux et VieuxPhillibert Vieux                             Parroisse de Vieux

« … Hon(ora)ble Laurent fils de feu Phillibert VIEUX du village de Fronteney p(arroi)sse de VIEUX d'une part ... »

(Notaire Nicolas Guigon - 1693)



1709 Vieu François« Testament de François Vieu de Frontheney parroisse de Vieu

(Notaire Joseph Cochet - 1709)



1720 Série C Admi 5C26 Requete Communiers Vieux les FavergRequête des Communiers de Vieux les Faverges du 2 juillet 1720

(Intendance du Genevois)



1754 Vieux à Vieux« … Hon(nes)te Aimé fils de Simon Vieuz natif et habitant

du hameau de Frontenex parroisse de Vieuz Faverges ... »

(Notaire Saddier - 1754)



1840 Eglise de ViuzDélibération relative à l'Église de Vieu

(Délibération municipale - 1840)

Viuz Gil 5050


Nota : Les actes sont extraits des Archives communales de Faverges et des Archives départementales de Haute-Savoie. Les transcriptions et les cartes postales sont la propriété de l'auteur.

(à suivre ''La population de Viuz-Faverges'')

Copyright Bernard Pajani


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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 06:30

Le Village antique de "Casuaria"

Bien qu'une présence humaine sur le site de Viuz-Faverges soit justifiée par la découverte d'objets de l'âge du fer (VIe siècle avant J.C) 1, son nom n'est pas connu pour cette époque éloignée.

La petite bourgade gallo-romaine qui se trouvait à l'emplacement du hameau actuel ''Viuz'', s'appelait sans nul doute au début de notre ère, « Casuaria ». Attestée dans l'itinéraire d'Antonin qui décrit les bourgades se trouvant entre Genève (Geneva) et Aoste en Italie (Augusta Praetoria), elle porte le nom de « Casuaria », entre « Boutae » (Les Fins d'Annecy) et « Ad Publicanos » (bourgade non retrouvée, mais située assurément près de la ville d'Albertville actuelle, à la confluence entre l'Isère et l'Arly).

Étymologiquement, le nom ''Casuaria'' provient du mot celte ''Casua'' signifiant ''la Chaise'' auquel est adjoint le suffixe ''-aria'' (dérivant du préfixe ''are-'') signifiant ''près de''. Le vicus celte puis gallo-romain était situé « près de la Chaise », ruisseau qui descendait de la vallée du Bouchet, le nant des Tines ou rivière de Monthoux, et se jetait dans le lac d'Annecy, avant que ses alluvions et ceux du torrent descendant du vallon de Saint-Ruph viennent obstruer la vallée de Faverges, et dévier son cours vers l'est. En effet, à l'époque glaciaire et durant les millénaires qui ont suivi, la Chaise actuelle coulait en direction de l'ouest, en-dessous du glacier descendant du Val d'Arly dont l'une des langues glaciaires allait vers Albertville, entraînant le ruisseau du même nom, et l'autre vers Annecy, entraînant la Chaise et le torrent de Saint-Ruph.

Annessiacum Marlindum« Quoiqu'il en soit de toutes ces conjectures », l'empereur Lothaire ne cite pas Casuaria ni Fabricas dans sa cession faite à sa femme Tietberge, le 17 janvier 867, par laquelle il lui donne en propriété : « in pago Januensi (Genevensi), Annessiacum, Belmontem, Talyuirum, Ducziardum, Marlindum, etc... » 2. Aucune des deux bourgades de Viuz ni de Faverges n'étant citée entre Doussard et Marlens, il ne fait aucun doute qu'en cette fin de IXe siècle, Viuz n'existe plus, sans doute rasée lors des invasions Alamanes successives, puis durant les siècles qui ont suivi la ''Pax romana''. Les quelques puis nombreuses ''Fabriques'' ne sont pas encore réellement installées sur le torrent de Saint-Ruph. Ce ne sera qu'au début du XIe, voire de la première moitié du XIIe siècle, que le vallon de Tamié se développera suite à la présence des moines due à la fondation de l'Abbaye en 1132 par Pierre II de Tarentaise.

Charles Marteaux (1861-1956), dans sa description de ''La voie romaine de Boutae à Casuaria'' 3 qu'il fait paraître en 1903 dans la Revue Savoisienne, avance que ''Viuz'' vient de vicus, et dénie à ''Casuaria'' son origine, prétextant que le hameau a donné son nom à la Chaise voisine, et non l'inverse. Pourtant, dans son répertoire des noms de lieux 4, d'après le cadastre de 1730, paru dès 1933 à l'Académie Florimontane, il avance les hypothèses inverses. A savoir que l'origine de ''Viuz'' est bien la même que celle de ''vieux'' et que ''Casuaria'' a bien tiré son nom du torrent qui traversait la plaine où le village était établi.

De nos jours, il ne fait plus aucun doute que cette dernière hypothèse, certifiée par les historiens et chercheurs successifs est celle qu'il faut retenir. Le bon sens a enfin prévalu. On ne peut honnêtement continuer à prétendre que la mansio gallo-romaine s'étendait jusqu'à la Chaise actuelle, si ce n'est par pure forfanterie pour donner une origine romaine à Viuz, dont l'évidence n'est pas à démontrer.

Vieux FavergesLes recherches et sondages actuels permettent d'établir que toute la plaine qui s'étend entre Faverges et Saint-Ferréol était marécageuse, insalubre et par conséquent hostile à toute occupation humaine. Charles Marteaux lui-même avait hésité à établir, il y a un siècle, que la voie de Boutae à Ad Publicanos passait par le détroit de Marlens, sans pour autant envisager qu'elle pût prendre le chemin du col de Tamié pour se rendre à Ad Publicanos. En effet, il a dénié successivement tous les éléments qui avaient été mis au jour 5 entre Casuaria 6 et le col de Tamié, ne pouvant se résoudre à admettre cette hypothèse qui apparaît de nos jours évidente, depuis les fouilles effectuées dans l'ancienne propriété Chapellain du Thovey, à partir de 1982, puis celles de la rocade de Faverges, avant la mise en service de celle-ci en 1993. Charles Marteaux parle d'une mansio impériale qui se trouverait près de l'ancienne gare de Faverges. Il n'a pas pu franchir le pas, à son époque ; mais, confortés par les éléments nouveaux portés à notre connaissance, nous pouvons le faire de nos jours.

Les inondations de la plaine ont été très nombreuses, depuis les temps les plus reculés, accumulant une hauteur d'alluvions très conséquente dans la plaine. Les plus importantes - dont on a conservé la trace sur un plan (propriété de M. Jacquin) dressé par l'ingénieur Garrellaz en 1744 - date des 1er, 2 et 3 janvier 1737 et avril 1744. Elles s'étendaient de la Glière (lieu plat situé au débouché de la gorge qui descend de l'amont de Faverges sur lequel le torrent déverse les graviers qu'il charrie) à l'église de Viuz, avec deux bras dont l'un s'en allait en direction de la Balmette, Mercier et Vesonne, dans le lac d'Annecy par le cours actuel de l'Eau-Morte, et l'autre dans l'Isère, en utilisant le cours du torrent de la Chaise, à partir de Saint-Ferréol.

09 08 1737 Inondation Eau Morte 1bis rectifiéeCela explique pourquoi, lors de la construction de la gare de Faverges avant 1899, la compagnie PLM qui cherchait à atteindre la nappe phréatique pour obtenir de l'eau pour ses trains de la ligne Annecy-Albertville, a rencontré, lors de ses fouilles, la margelle d'un puits romain, à 12 mètres de profondeur (in Charles Marteaux, 1904, dans son répertoire des sites romains repérés).

(à suivre ''Le village moderne de Viuz-Faverges'')

Copyright Bernard Pajani

La signification du Copyright est la suivante : ''Le droit d'auteur en France est régi par la loi du 11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985, codifiées dans le code de la propriété intellectuelle"


1 Alain Piccamiglio et Maxence Segard, « Le site de Viuz-Faverges/Casuaria (Haute-Savoie) : agglomération, sanctuaire et villa dans la cluse d'Annecy », Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 38, no 39,‎ 2005, p. 105-129

2 In ''Muratori, Antiquae Italicae'', Tome II, p.122

3 In ''La voie romaine de Boutae à Casuaria'' – Charles Marteaux, 1903, Académie Salésienne

4 In ''Les noms de lieux, d'après la mappe de 1730'' – Charles Marteaux, 1933 à 1938, Académie Florimontane

5 Aux environs de Viuz, les éléments ne manquent pas, fûts de colonne, ornements en marbre, instruments sacrificatoires, dalles de grès contenant des ossements, et même une colonne miliaire. La plupart de ces éléments ont toutefois disparu. Sans oublier un nombre considérable de monnaies anciennes dont plusieurs en or et en argent qui sont entrées dans des collections particulières. Sur Verchères, des tombes ont été découvertes superposées à des débris romains, contenant des éléments funéraires et des plaques boucles burgondes. Chambellon serait ''Campus bellonis'', Frontenex ''Frontinacus villa'' et Seythenex ''Sextinacus villa'', trois bourgades gallo-romaines, sur les terrains desquelles ont été trouvées des monnaies d'empereurs romains.

6 La villa du Thovey est précisément située à XVII miles romains de Boutae, sur la route qui mène à Ad Publicanos.

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 08:21

La présence du "biel" (= bief) dans le bourg ancien de Faverges pourrait être attestée très tôt, dès avant le milieu du Moyen-âge, si l'on pouvait prouver l'existence d'une fabrique qui utilisait la force hydraulique de ce canal qui traverse encore la ville, de nos jours.

Tous les auteurs successifs prétendent qu'il aurait existé une papeterie à Faverges dès 13501 ; la date de 13682 a même été avancée.

Gallica Barbier papeterie p.8

 

« Les Intendants de province avaient, de leur côté, compris l'intérêt qui s'attachait à l'étude et à la solution de ces questions, et l'un d'eux, M. de PASSIER, Intendant du Genevois, dont nous retrouvons souvent le nom dans les documents qui existent encore dans les archives, adressait en 1759 un mémoire des connaissances à prendre au sujet de l'industrie de la province à la tête de laquelle il était placé, et notamment de celle du bailliage de Ternier.

Dans ce mémoire, qui est fort étendu, il donnait la nomenclature de toutes les fabriques, manufactures moulins, battoirs, scies, huileries que la communauté possédait sur l'étendue de son territoire, la valeur des divers produits qu'en tiraient chaque année les propriétaires. Il indiquait minutieusement, pour celles qui avaient existé antérieurement à l'époque où il écrivait, les causes de leur destruction, et suggérait les moyens qu'il y avait selon lui pour les remettre sur pied ou pour en établir d'autres semblables. » [Gallica, Barbier, p.31]

C'est seulement vers 1765 que l'on voit apparaître la Statistique du Genevois, par l'Intendant, M. de Passier, et le mémoire sur le commerce actif et passif de la Savoie,dressé par un conseiller d'Etat, qui visita, par ordre du Roi, les provinces de Savoie en 1779. Les mémoires, relations, rapports, etc., qui datent de cette époque, indiquent qu'un mouvement sérieux se produisit alors au sein du Gouvernement, qui chercha les moyens de se rendre un compte exact des sources de richesse du pays, les accroître et même les faire naître partout où elles n'existaient pas encore. [Gallica, Barbier, p.377]

Depuis 150 ans, aucun chercheur local ne s'est penché sur la véracité de cette assertion. Une recherche approfondie permet de dire aujourd'hui que cette date n'est aucunement attestée. Elle est fondée sur une avancée de l'intendant général du Genevois, André DEPASSIER qui l'indique vers 1770.

Gallica Barbier tannerie p.372Elle devient une affirmation en 18753 par Victor BARBIER qui le rapporte dans son inventaire des industries des départements savoyards, disant se fonder sur les Archives départementales. Or, ces archives n'ont été classées qu'en 1903 par Max BRUCHET, qui n'aurait pas manqué de référencer ce renseignement.

 

Gallica Barbier papeterie p.454« Ainsi, on voit qu'en 1350 une papeterie existait déjà à Faverges. Elle fournissait, année commune, 2.060 rames de papier de toute espèce. Très florissante l'an 1566, elle fut convertie en foulon jusqu'en 1705, époque à laquelle elle fut rendue à sa primitive destination par un sieur PATUEL, qui la vendit à Claude JACONIS, Français de nation ; celui-ci sut en tirer un parti très-avantageux, grâce au beau courant d'eau vive sur lequel elle était située. Elle avait une cuve et trois roues qui donnaient le mouvement aux piles. La consommation était, année moyenne, de 600 quintaux de chiffons, qu'elle tirait du pays même, et qui étaient payés à raison de 5 livres 10 sols le quintal.

« Les colles, ratures et rognures de peaux valaient 13 livres le quintal.

« Les prix de vente variaient de 3 francs, 4 fr. 10 cent., 7 francs et 30 francs la rame, suivant qu'il s'agissait de papier à lettre petit, moyen et grand, et du raisin pour imprimerie. Le papier gris valait 30 francs le quintal. Sa production, qui s'élevait à peu près à 1,500 rames par an, était réputée pour sa bonne qualité, et trouvait un facile écoulement en Savoie. Au mois d'avril 1783, l'établissement du sieur Jaconis fut complètement détruit par un violent incendie.

« Ses ressources personnelles ne lui ayant pas permis de le relever, il sollicite, dans une pétition qu'il adresse au Roi, un secours assez important pour lui permettre de réédifier et de faire marcher son usine.

« L'enquête qui fut ordonnée, cette même année, par l'intendant de la province, M. Ballada, fut favorable au sieur Jaconis ; le secours qu'il avait demandé lui fut accordé moyennant certaines garanties prises par le royal trésor, et la papeterie fut rétablie en 1784. Mais on doit supposer toutefois, sans en connaître la cause, que sa prospérité ne continua pas, car on voit dans l'ouvrage de Verneilh qu'en 1806, bien que située sur de belles eaux, la papeterie de Faverges était la moins considérable de la Savoie.

« Elle n'avait qu'une cuve et n'employait que 6 ouvriers, y compris le directeur. La fabrication était d'environ 100 quintaux métriques. La valeur du papier qu'on y faisait, comparativement à son poids, nuisait à son exportation. Les prix, à la rame, étaient petit écolier, 2 fr. 20 ; cloche fin, 6 francs; cloche moyen, 5 francs ; papier à lettre fin, 6 francs ; bâtard d'impression, 8 francs ; grand raisin, 10 francs. Les chiffons étaient achetés dans le pays et les départements voisins aux prix de 12 et 13 fr. les 50 kilos. Les débouchés de la fabrique de Faverges se trouvaient dans le pays même.

« En 1813 les deux fabriques de Faverges, celle dont il est parlé plus haut et une autre dont la fondation ne remontait qu'à six ans environ, employaient quatorze ouvriers, douze pour les cuves, deux aux moulins, et qui recevaient en moyenne 1 fr. 30 centimes par jour.

« Elles avaient chacune 58 maillets et 1 cuve.

« L'usage des cylindres était inconnu à cette époque dans ces deux usines.

« Les 100,000 kilos environ de chiffons, achetés au prix de 24 à 25 francs les 100 kilos, donnaient en moyenne 4,000 rames de papier de sept qualités, dont le prix variait de 4 à 9 francs, et le poids de 6 à 9 kilos.

« Pour le collage du papier, on se servait de la colle ordinaire des tanneurs, qu'on faisait cuire en y ajoutant de l'alun, de la couperose du vitriol et de l'eau-de-vie.

« En 1823, elles appartenaient à M. Velland (Nicolas) ; en 1838, elles furent acquises par MM. Blanc et Duport, qui les firent marcher jusqu'en 1841, époque à laquelle elles disparurent.

« Les rapports fournis à la suite de l'enquête prescrite par l'intendant de la province du Genevois, établirent qu'il y avait dans ce district, indépendamment de la papeterie de Faverges dont il vient d'être fait mention plus haut, trois autres établissements de même espèce, celui de Cran qui existe encore et dont on trouvera l'histoire plus loin, celui de Saint-Gingolph et celui d'Arenthon. »

74123 Empreinte JACONISPar la suite, Henri ALIBAUX, dans son ouvrage paru en 19264, sur ''Les premières papeteries françaises'' indique clairement que cette date de 1350 n'est pas attestée, et préfère être moins précis en parlant d'avant 1400.

Les auteurs suivants ne font que rapporter les écrits de Victor BARBIER, sans aucune précision supplémentaire d'origine de l'assertion !

Pour ma part, j'en cherche toujours l'origine, sans me baser sur de prétendues références à des fiefs anciens dans lesquels aucune mention de papeterie n'est indiquée.


Grillet, dans son Dictionnaire historique Littéraire et Statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman – 1807, vol.II p.227, cite André DEPASSIER9, intendant de la Province qui avance, dans son Mémoire sur les anciennes fabriques du Genevois, présenté au contrôleur général des finances du roi de Sardaigne, que ''environ l'an 1350, Faverges avait trois forges pour le cuivre, deux pour fondre le fer, cinq coutelleries, une tannerie et une papeterie''. Sans doute, faut-il consulter l'ouvrage ''Abrégé de l'histoire de Savoie depuis l'an 1000 jusqu'en 1776, justifiée par les édits''10 ?

 

GRILLET Jean-Louis 1807

 

______________________________________________________________________

1 1350 : Mémoires de l'Académie de Savoie, 3e série, Tome II, p.8

2 1368 : BERTHELET Jean-Claude ''Les Papeteries Aussedat'' ISBN 978-2-35987-265-9, p.10. L'auteur contacté situe comme source, les Amis de Viuz-Faverges qui, eux-mêmes citent l'auteur lui-même (!)

3 1875 : Mémoires de l'Académie de Savoie, Tome II, p.8 et p.454sqs

4 1926 : ALIBAUX Henri ''Les premières papeteries françaises'', Paris – Les Arts et le Livre, p.103

 

9 Il entre en 1717 dans l'ordre des jésuites. Après son noviciat à Avignon et cinq années de régence de collège, d'abord à Lyon, ensuite à Dole, il rompt ses vœux en 1728 pour s'orienter vers les emplois. Secrétaire au bureau des Finances à Turin pendant une vingtaine d'années, il est ensuite envoyé en Savoie où il exerce les fonctions d'Intendant de la province du Genevois de 1749 à 1772 et Intendant du Faucigny de 1772 à 1776, date de sa mise à la retraite avec le titre d'Intendant général. Exécutant probe, minutieux et efficace, dans la grande tradition du régalisme administratif piémontais , le modèle même du fonctionnaire éclairé au XVIIIè siècle.
(Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIème siècle)

10 Mémoires de M. de Passier, Miscellanea., vol VII, in-folio

____________________________________________

En 1969, Robert TISSOT-DUPONT écrivait : « En s'appuyant sur les moulins de Faverges du même fief, il est facile de remonter aux moulin et battoir des Nobles JOCERAND de CONS de 1311 et suivre la filière Nobles de MENTHON 1418-14701, Nobles de VALPERGUE et Ste-Catherine. Sur cet emplacement, GRILLET, en 1807, découvre une papeterie prospère en 15662qui, par déduction de reconnaissances du siècle précèdent, remonterait vers 13503. Elle est en pleine activité en 16354(ainsi qu'une autre à Vesonne et à Saint-Ferréol). Logiquement les EMIN devaient l'exploiter... »

____________________________________________

1 1418 : ICe 1 p.428 : reconnaissance passée par Henri de Menthon le 16 juillet 1418 – manuscrit Besson II p.36

2 1567 : ICe 4 p.745 : aveu et reconnaissance de la rente de Valpergue, mais sans indication d'artifices

ICc 31 p.423 : cet acte d'état des biens des religieuses de Ste Catherine n'indique aucune papeterie de 1350

33 H2 : ces actes d'acensement des moulins ne concernent que deux moulins situés au-dessus du bourg de Faverges, dont le montant de la cense doit être payé en cartes de froment ; ce ne sont donc pas des moulins d'une papeterie.

3 1566-1350 : Grillet II p.269 : répétition de ce qu'indiquait André De Passier en 1770

4 1635 Description Genevois Gardet 1942

_____________________________________________

La première papeterie de Faverges "l'Arlésienne de Faverges" pourrait bien avoir été construite, au plus près de la source du biel, soit à l'emplacement du grand bâtiment à 5 fenêtres situé à l'arrière de l'usine électrique SICAUD puis CARTIER, tel qu'on peut le voir sur cette carte postale ancienne, dits "Les Moulins des Soeurs de Ste-Catherine" :

09_06_Livre_BP--114a-.jpg

et non pas à la sortie du bourg de Faverges, à l'emplacement de la papeterie JACONIS qui laissera la place à la manufacture de soieries DUPORT et BLANC.

Copyright Bernard Pajani

La signification du Copyright est la suivante : ''Le droit d'auteur en France est régi par la loi du 11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985, codifiées dans le code de la propriété intellectuelle"

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 19:00

 

Le four banal de Faverges

[parution prochaine de "Les Fours à pain de Faverges" aux Editions du Pré du CPCGF]

Faverges possède une rue au nom évocateur « Allée du Four ». Cette allée, comme son nom l'indique, permet d'aller au lieu déterminé par la présence d'un four dans lequel les habitants de la commune, appelés aussi « les communiers » du bourg de Faverges, pouvaient y faire cuire leur pain.

Rue Nicolas Blanc 1945Le simple particulier ne possédait pas les fonds nécessaires pour sa construction. Cet équipement était le fait du seigneur local, depuis des temps parfois très anciens. Celui-ci mettait « la main à la pâte » ou plutôt « à la poche » pour aider les habitants dans leur vie courante en leur fournissant la possibilité de fabriquer leur « pain quotidien », en contrepartie d'un droit de mise au four, appelé « droit de fournage ». Le four banal était celui que le seigneur avait fait construire et qui était obligatoire.1

Le seigneur pouvait confisquer à son profit les pains dont la cuisson avait eu lieu ailleurs qu'au four banal. La farine devait être apportée un certain nombre de jours à l'avance, souvent trois jours et trois nuits. Le seigneur, de son côté, était tenu de cuire le pain dans un délai fixé et répondait de son fournier. L'obligation de s'adresser au four banal comportait certaines dérogations : ainsi, les nobles et les clercs n'y étaient point soumis.

A Paris, Philippe-Auguste y renonça dès 1222 et ce droit fut supprimé dans beaucoup de provinces au XVIe siècle, et définitivement aboli par la loi du 17 juillet 1793, ce qui profita également à la Savoie, devenue depuis peu française. Ainsi, partout, en France comme en Savoie, les fours banaux seront rachetés par leur fournier ou deviendront municipaux, la construction des fours à pain sera libre.

La construction du four banal de Faverges, par un artisan maçon et charpentier, sur commande du Marquis de Thônes date du début de l'année 1715.

Le 14 mai 1715, le Seigneur Victor de BERTRAND, Marquis de Thônes, s'était déplacé en personne dans la maison de François Adrien PHILIPPON, devant le notaire Maître Joseph AUDÉ, pour ascenser à Philibert UDRISIER et Nicolas PLATTET, le four banal de la rue Vieille.

Il est totalement erroné de prétendre que les fours pouvaient être détruits "pour cause de guerre". Ainsi, le Marquis de Thônes qui fait valoir devant le Marquis de Faverges que la "banalité de son four est "clairement établie" , accepte l'existence de celui de Jean Pierre DOUCET, à condition que les habitants promettent de

"ne se jamais [s'en] servir si non dans un cas d'extrême nécessité comme celuy qui pourroit arriver si le four dudit Seigneur venoit à estre écrasé par quelques accidents imprévus ou que dans un temps de passage des troupes et gens de guerre il fut si fort occupé par icelles qu'ils ne fust pas loisibles aux dits communiers d'y faire cuire du pain pour leurs usages"

Le lieu où se trouve le four est décrit par son environnement proche, désigné ainsi : 2le rocher du château à l'est (= au levant), la rüe vieille à l'ouest (= au couchant), le jardin du Bernard SAGE au sud (= du côté du vent) et le jardin de François PATTUEL au nord (= du côté d'où vient la bize).1730 Mappe Four banal

Le four communautaire de Frontenex

Four de Frontenex (3)

 

 

Barres de soutienBarres de fer de soutien

Intérieur du fourIntérieur du Four

 

 

 

 

 

 

 

Porte coulissantePorte coulissante

 

Le four de Frontenex a été construit en 0000 (date à venir) et a fait l'objet d'une convention d'utilisation entre la commune de Faverges et les habitants de la "section de Frontenex" en date du 00/00/0000 (date à venir)

Abandonné durant les années fastes, il s'est peu à peu dégradé et sa voûte s'affaissait. Il a été consolidé en 1983 et sa charpente a fait l'objet d'une réfection totale en 2006.

Les Amis de Frontenex font la fête autour du four

Dimanche, toute la journée une joyeuse et inhabituelle animation a régné autour du vieux four, cœur du village.

L'association "Les amis de Frontenex" avait invité les habitants au repas d'été qui, depuis quelques années est devenu une tradition très appréciée. Les responsables avaient bien organisé les festivités avec la sécurisation du lieu par arrêté municipal. La mise en place par les services techniques aurait protégé les participants d'un éventuel orage et c'est l'ardeur du soleil qui a ainsi été modérée. Une grange mise à disposition par Paul Exhertier a servi d'office.

Dès la veille, le four avait été mis à chauffer par les boulangers amateurs du village qui ont confectionné des pains dorés et les délicieuses tartes aux fruits du dessert.

Les habitants ont, nombreux, accepté l'invitation et honoré l'excellent repas. Ce rassemblement est toujours très attendu par toutes les générations. C'est aussi, pour les nouveaux résidents, l'occasion de se sentir intégré et d'offrir leur coopération aux organisateurs.

Les "Amis de Frontenex" participent beaucoup à la cohésion du village et la bonne humeur est toujours au programme des rencontres. Ils participent à l'entretien du four et vont bientôt s'activer pour aménager un local qui sera très utile pour leurs rassemblements et pour le Sou des écoles.

L'association est présidée par Jean-Claude Carquex, vice président Didier Labrosse, trésorier Patrick Dufresse, secrétaires Fabrice Desbiolles et Sébastien Kochinski. (Marité Martinet)

Frontenex 2008DSCN9124

DSCN9126.JPGANNEXE 1

Acensement pour le Seigneur marquis de Thônes de ...... Livres 64 : 3 sols

[Tabellion_F°77_6C309_1715_Notaire Audé]

« L'an mil sept cents et quinze et le quatorzième jour du mois de may par devant moy notaire Royal collégié soussigné et présents les témoins bas nommés s'est personnellement establys noble et puissant Seigneur Victor de Bertrand marquis de Thône lequel de grez pour luy et les siens assence et admodie comme mieux faire se peut et doit à Philibert fils de feu Jacques UDRISIER et à Nicolas fils de feu Claude PLATTET tous deux de la présente ville de Faverges présents et acceptants pour eux et les leurs scavoir le four bannal appartenant audit Seigneur marquis situé à la rüe vieille dudit bourg jouxte le roch de recept du levant la rüe vieille du couchant le jardin du Sieur Bernard SAGE du vend et le jardin d'honorable François PATTUEL part de bize jouxte dudit four ses autres plus vrays et meilleurs confins pour iceluy four avoir tenir jouir gaudir et posséder par les dits assensataires et les leurs pendant le tems et terme de sept mois consécutifs, à devoir commencer au premier jour du mois de juin proche venant et devoir finir au premier jour du mois de janvier de la prochaine venante année mil sept centz seize sous la cense pour les dits sept mois de soixante quatre florins deux sols monnoye de Savoye payable en deux termes scavoir trente deux florins un sol au jour et feste de Saint Michel proche venant et les trente deux florins un sol restants en fin des dits sept mois à peyne de tous dépens dommages et intérest et sous l'obligation de leurs personnes et de tous et un chacuns leurs biens présents et futurs qu'ils se constituent l'un pour l'autre et un d'eux seul pour le tout sans division d'actions ny ordre de division au bénéfice de tout quoy ont renoncés et renoncent avec serment solidairement tenir avec paches3 et conditions expresses entre les dittes parties arrestées que les dits Philibert UDRISIER, et Nicolas PLATTET assensataires seront tenus ainsi qu'ils promettent payer au Seigneur Marquis de Faverges les servis deus sur le dit four au terme accoutumé pour l'année courante et en outre d'observer exactement et de point en point les conventions portées par la transaction passée entre le dit Seigneur Marquis de Thônes, et messieurs les communiers de Faverges reçeüe par Maître COCHET notaire en datte des ans et jours y contenus, et a esté expressément convenu qu'à faute du payement de la ditte cense aux termes sus convenus il sera permis au dit Seigneur assensateur d'obtenir lettres de contraintes précises sur le présent comme sur un pur et simple acte obligatoire nonobstant opposition ny appel quelconques, et sans préjudice ; le tout ainsi entre les dittes parties a esté expressément convenu et arresté sous et avec toutes dües promesses serment presté obligation de biens constitution respectives d'iceux d'avoir le présent acte et tout son contenu pour agréable sans jamais y contrevenir mesme au dit Seigneur Marquis bien maintenir, et faire joüir les dits assensataires du dit four pendant les dits sept mois et les dits assensataires bien payés au dit Seigneur la cense sus ditte aux termes sus convenus aux mesmes peynes et obligations les dits assensataires solidairement que dessus renonçant par mesme serment à tous droits loix et moyens à ce que dessus contraires et autres clauses requises. Fait et prononcé à Faverges dans la maison d'honorable François Adrien PHILIPPON présents Révérend Messire MASSON prêtre et prieur de Vieux, et le dit PHILIPPON témoins requis lesquels témoins avec le dit Seigneur admodiateur ont signé sur la minutte du présent et non les dits assensataires pour ne sçavoir escrire enquis, et moy Joseph AUDÉ notaire ay reçeu le présent de ce requis et icelluy levé de la minutte originelle pour l'office de l'insinuation et l'ayant collationné et trouvé conforme j'ay tabellionairement signé. »

« AUDÉ, notaire. »

1 « Les banalités sont, dans le système féodal, des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes. Ce sont donc des monopoles technologiques. » (Wikipedia)

2 Voir Annexe 1 : Tabellion_F°77_6C309_1715_Notaire Audé

3 Pache = pacte

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 08:00
Avant-propos
"Aussi, afin de mieux faire connaître notre ville, avons-nous entrepris de présenter un aperçu de sa vie à un moment donné de son histoire...
... Il nous a semblé bon, à partir d'un ensemble assez cohérent qui est une collection de cartes postales, de relater une partie de l'histoire de notre ville. Mais, afin de mieux situer pour les anciens l'époque de leur jeunesse et pour les plus jeunes, de poser des jalons dans une époque inconnue, nous avons jugé préférable de faire précéder cette présentation d'un exposé rappelant quelques-uns des points importants de la vie de Faverges en 1906.
Puissent les "Vieux Favergiens" retrouver, avec émotion et une petite larme, leurs souvenirs un peu oubliés, et les jeunes et les nouveaux découvrir quelques-uns des secrets si bien gardés par leurs aînés qui ne demanderaient pourtant qu'une oreille attentive pour les conter. Ainsi un premier voile sera levé.
Verchères - Faverges - 8 janvier 1982"
 

Faverges et ses environs

Format 24 x 32 cm
168 pages

Disponible chez l'auteur :
Bernard PAJANI
48, chemin de Pré la Dame
74210 FAVERGES
04 50 44 53 76


au prix de 21 euros (+ frais de port gratuits)

21 euros

ainsi que dans les librairies locales (Carrefour Market, Maison de la Presse, Librairie des Bauges à Albertville) ou à l'office de tourisme.

ainsi que dans tout commerce sur commande préalable

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  • Pajani Bernard-Marie
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges.
Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges. Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.

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