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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 06:00

Il y a 160 ans

Le rattachement de la Savoie à la France s'est fait en six étapes.

1. Le Piémont veut unifier l’Italie :
Alors que le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II et Camille Cavour, son Premier ministre, tentent d’unifier l’Italie du Nord au profit de la Maison de Savoie, l’attentat du révolutionnaire italien Orsini contre Napoléon III en janvier 1858 décide l’empereur français à se rallier à leur cause.

2. Le traité de Turin cède la Savoie et Nice à la France, 24 mars 1860 :
Des notables, conservateurs et libéraux, s’unissent pour réclamer le rattachement de la Savoie à la France.

3. La préparation du plébiscite :
Le 1er avril 1860, le roi Victor-Emmanuel II délie ses sujets de Savoie du serment de fidélité et leur annonce la tenue d’un référendum sur la question suivante : “la Savoie veut-elle être réunie à la France ?”.

4. Le vote des 22 et 23 avril 1860 :
Après Nice (le 15 avril), la Savoie vote les 22 et 23 avril 1860.
On orchestre bien la cérémonie du vote. A l’église, les drapeaux français sont bénis, et après la messe, se forme le cortège ayant à sa tête le curé et le syndic pour se rendre sur le lieu du vote.

Témoignage de Sidonie SERAND, jeune bourgeoise de Faverges

Dimanche 22 avril 1860. Vote universel.  À 5 heures, on nous réveille en sursaut par des détonations formidables, et à 7 heures, les habitants des villages de la commune de Faverges, viennent voter, drapeaux en tête et chacun portant un gros OUI à son chapeau. Tous ces tambours, tous ces drapeaux, tous ces OUI, tous ces cris de vive l'empereur, mettent un tel entrain et un si grand bouleversement dans la ville, que l'on ne s'entend plus. Après midi, nous avons la visite de Mr Perroux, qui se prolonge jusqu'à 4 heures ; Annette vient aussi un moment, et elle nous annonce qu'elle est engagée pour goûter chez Mme Comte, avec les dames Buttin et Mme Châtelain. À 6 heures, nous allons voir Mme Blanc qui est un peu malade, mais nous ne restons pas longtemps. Mr Démaison soupe avec nous et Mr Guigoz vient passer la soirée à la maison, et causer du vote et de l'enthousiasme des badauds. Nous prenons le thé à 11 heures, et nous nous séparons.

Mme Bouvier est venue nous voir ce matin pour nous dire qu'elle était allée à Annecy hier à 2 heures et revenue dans la nuit, et qu'elle avait trouvé un appartement dans l'entresol de Mr Challier.

Lundi 23 avril 1860. Nos autorités sont encore occupées à l'hôtel-de-ville, on ne connaîtra le résultat du vote que ce soir, au son de la musique. Mr Perroux nous fait une visite à 2 heures et après son départ, je vais prendre des nouvelles de Mme Blanc. Mr Navello a passé ce matin, il va voir Lucile et il reviendra dans deux jours. Annette nous a fait ce matin aussi le compte rendu de sa soirée, qui a été très bien à ce qu'il paraît. J'écris aux demoiselles Depraz, en réponse à leur lettre d'avant hier. Je vais rendre un livre à Mme Bouvier, à 5 heures, et j'y trouve Mr Calligé et Mr Desrippes, ce dernier s'en va pour me céder la place, et Mr Calligé se montre au contraire très aimable.

Je rentre à la maison à 6 heures, mais comme la musique est déjà toute réunie devant l'hôtel-de-ville, je vais appeler Mme Blanc ; Mme Bouvier, Annette et les sœurs viennent aussi voir depuis notre cuisine. À 7 heures, les cloches s'ébranlent, les boîtes tonnent et nos autorités apparaissent sur le balcon. Mr Girard proclame le résultat du vote qui a été tout OUI, à ce qu'il paraît. Puis, la musique joue de nouveau, et tout le beau monde se promène. Mme Blanc, sœur Marie-Josèphe, et sœur Bathilde se retirent ; Mme Bouvier et Annette restent avec nous.

Mr Jules Blanc 1 offre à dîner chez Bachollet à tous ceux qui ont composé le bureau et aux deux chefs de musique ; Mr Maurice en est aussi ; la musique joue sous les fenêtres jusqu'à 8 heures, et nous en profitons en mangeant modestement notre souper.

1 M. Jules Blanc est le syndic de Faverges, conseiller divisionnaire, membre de la députation savoyarde aux Tuileries, il sera nommé maire de Faverges. Il démissionnera le 14 avril 1862, trop pris par ses affaires et ses voyages, y compris en Amérique, mais conservera sa place de conseiller et même d'adjoint de 1865 à 1870.

 

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Bon de commande de l'ouvrage "Le journal d'une jeune Bourgeoise"

La vie d'une favergienne Sidonie SERAND (1836-1863), entre Angon (Talloires) et Faverges.

- 1250 pages - Editions du Pré - 2018 -

 

 

 

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Les résultats sont proclamés le 29 avril : En Savoie, sur 141 799 inscrits, 136 566 oui, 235 non et 71 nuls.

 

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5. La ratification du plébiscite :
Le 29 mai 1860, la Chambre des Députés de Turin ratifie le plébiscite.

6. La remise de la Savoie à la France :  
Le 12 juin 1860 à Paris, la Chambre des Députés Français le ratifie à l’unanimité.

 

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Bon de commande de la médaille de commémoration de Faverges du 150e anniversaire de l'Annexion, avec souvenirs philatéliques correspondants.

 

 

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Voyage du couple impérial du 27 août au 7 septembre 1860 en Savoie et Haute-Savoie.

Récit de Sidonie SERAND du passage de leurs majestés sur le lac d'Annecy :

Mercredi 29 août. Arrivée de l'empereur.  Pour bien commencer la journée, nous allons d'abord faire notre prière dans l'église de Saint-Joseph. Puis, nous demandons à voir les petites Baud, mais elles ne sont pas visibles et nous revenons à la maison. Après différentes courses pour faire des commissions et pour voir les préparatifs de la réception, nous allons avec Annette voir les dames Buttin, Mme Probel a son fils depuis un mois, il serait superflu de dire qu'elle est heureuse, cela se comprend aisément. Comme il n'est encore qu'onze heures du matin, nous ne restons pas longtemps chez ces dames, pour les laisser à leurs affaires, et nous allons au château pour voir le trophée d'armes que les soldats ont fait à la porte. C'est vraiment joli, tout dans le costume du soldat a été utilisé et avec beaucoup de goût. En descendant, nous allons voir l'arc de triomphe élevé à l'entrée de la ville du côté de Chambéry, des estrades sont préparées de chaque côté pour les dames et les autorités. Enfin nous rentrons chez la tante pour dîner, et nous y trouvons Papa qui arrive de Faverges. Nous formons une table de nombreux et gais convives et tout en calmant les appétits trop bien aiguisés par la promenade, nous racontons ce que nous avons vu de côté et d'autre. Au dehors, la joie devient presque bruyante, c'est un feu roulant de plaisanteries assez spirituelles, de projets d'amusements, etc. etc. Comme nous n'avons pas de fenêtres dans la rue Royale pour voir passer le cortège, nous acceptons des places dans le jardin du collège, où une estrade a été faite à la hâte pour pouvoir s'appuyer à la hauteur du mur, sous les charmilles. Plusieurs dames y sont déjà, nous y arrivons à 3 heures ; en attendant l'arrivée des augustes voyageurs, nous causons avec nos voisines qui sont des dames Rovon de Genève, mademoiselle est célèbre dans la peinture, et son frère professeur au collège d'Annecy se montre pour nous toutes d'une politesse parfaite. La foule se presse dans la rue Royale et dans l'avenue de Chambéry, de sorte que nous sommes presque seuls sur le quai et parfaitement à même de voir le cortège. Des soldats ont été échelonnés de dix pas en dix pas sur toute la ligne que doit parcourir l'empereur, et en attendant le moment solennel, nous faisons des comparaisons entre nos militaires piémontais et les Français que nous avons maintenant. Le résultat est en définitive et à la majorité au préjudice de ces derniers. La tenue piémontaise était meilleure et la discipline plus sévère ; les soldats français ne tarissent pas en plaisanteries, en remarques, en conversations de toutes sortes, ils fument sur les rangs, ils vont et viennent, en un mot c'est tout l'opposé de nos piémontais, mais en revanche les Français sont plus ouverts et plus polis. Comme leurs majestés ont sans doute oublié '' que l'exactitude est la politesse des rois '', nous avons le temps de faire des études plaisantes sur tout ce qui nous environne. Le temps devient tout à coup sombre et menaçant, de grosses gouttes commencent à tomber et comme chacun a sa plus belle toilette exposée, on se précipite pour se mettre à l'abri dans le collège en attendant des parapluies. L'estrade qui a été bâtie à la hâte, est d'un accès difficile mais non impossible puisque nous en sommes toutes venues à bout. Mais Mlle Rovon qui joint à tous ses mérites une laideur sans pareille et une minauderie excessive, juge le moment favorable pour amuser la société, et lorsqu'il s'agit de descendre de l'estrade et d'y remonter, elle appelle le ciel et la terre à son secours et joue l'effroi dans tout ce qu'il y a de plus saisissant, depuis la simple frayeur jusqu'au vertige, qu'elle assure avoir lorsqu'elle est à trois pieds d'élévation. Peu à peu cependant, elle se remet, et quelques petits cris alternés de minauderies charmantes, nous rappellent seuls la scène émouvante qui n'a excité que notre plus franche gaieté, poliment refoulée.

Une dizaine de fourgons et de voitures de domestiques amusent notre curiosité. Enfin à 5 heures, des piqueurs, des dragons à cheval, des carillons de toutes les cloches de la ville, les boîtes et les cris de Vive l'empereur, Vive l'impératrice, nous annoncent que nous n'avons pas attendu en vain. En effet, la voiture impériale paraît et plusieurs autres à sa suite, le moment est solennel, les chevaux sont au pas ; l'Empereur salue beaucoup, l'Impératrice est très gracieuse, mais elle paraît bien fatiguée. Après les voitures, viennent tous les maires du département avec leurs drapeaux, leur écharpe et leur conseil, ils accompagnent l'Empereur jusqu'à l'évêché. Leurs Majestés en sortant de la cathédrale viennent se montrer au public sur le balcon et rentrent pour recevoir les dames de la présentation et les autorités. Après avoir encore fait une fois le tour de la ville pour voir les préparatifs de chacun, nous rentrons chez la tante pour souper, ce qui se fait avec un appétit charmant. À 8 heures, nous nous remettons en route pour voir de nouvelles choses, ayant soin de nous tenir tous ensemble, car on est vite perdu dans la foule. Nous allons d'abord dans la rue Royale vis-à-vis de la porte du jardin de l'évêché, car après dîner, leurs majestés sortiront par là pour aller au Jardin des Plantes. Nous attendons là 2 heures, regardant les voitures, les piqueurs, les gendarmes ; écoutant la verve intarissable des soldats, et pressés, poussés de tous côtés. Enfin, à 10 heures, la porte s'ouvre et l'Impératrice monte dans sa voiture, elle est coiffée d'un diadème d'or et enveloppée d'un manteau rouge. Elle salue gracieusement tout le monde, l'empereur monte à côté d'elle, deux généraux ou maréchaux se mettent en face, les laquais sautent derrière et les voilà partis. Sur toute la ligne, on entend les cris de Vive l'Empereur souvent répétés. Les voitures de la suite se remplissent également de dames et de Messieurs et la foule se rue après ces équipages pour arriver en même temps. Nous sommes emportés par le flot et ce n'est pas sans peine que nous parvenons à rester ensemble. Enfin, nous arrivons au rond-point après avoir valeureusement travaillé des bras et des jambes et là nous trouvons une bonne place sur le bord de la muraille près du pavillon. Leurs majestés sont sur le lac dans une barque tendue de blanc et tout illuminée. D'autres barques où il y a des musiciens les suivent en jouant de jolis airs, et une quantité de bateaux petits et grands, chargés de monde vont et viennent aussi sur le lac. L'illumination est magnifique, les canaux sont entourés de deux cordons de verres de couleurs qui se reflètent dans l'eau d'une manière féerique. La ville entière, le Jardin des Plantes, le château, tout est illuminé. Des feux de joie superbes apparaissent de tous côtés, vraiment on ne sait plus où regarder. Bientôt, le feu d'artifice commence, il dépasse tout ce que nous en avons vu jusqu'à présent. Les fusées sont très belles et retombent en étoiles bleues, rouges ou blanches ; des soleils, des quadrilles de feu, des gerbes, des cascades éblouissent les yeux. Le portrait du prince impérial avec une devise de feu et le nom de l'impératrice, étonne et charme tout le monde. Enfin, à minuit, le bateau impérial vient au débarcadère. Leurs majestés remontent dans leurs voitures et regagnent l'évêché, très satisfaites, assure-t-on, des habitants d'Annecy. Nous rentrons aussi bien fatigués, car la chaleur est très forte, et nous sommes debout depuis midi.

Jeudi 30 août 1860. Nous nous levons tard pour reprendre de nouvelles forces et suivre leurs Majestés dans le programme de la journée. Mr Guigoz qui monte un instant chez la tante, nous dit que l'on ne sait pas encore s'ils iront à Talloires et qu'il attend pour aller avertir les musiciens de Faverges et les conduire à Duingt. À 10 heures, nous allions à Saint-Joseph voir les petites Baud, lorsque nous rencontrons Mr Guigoz et Papa qui viennent d'apprendre à l'instant même que l'Empereur sera à Talloires à 3 heures, et comme il part immédiatement pour Faverges, il nous offre des places dans son pavillon jusqu'à Duingt. Nous retournons vite à la maison pour nous habiller et prendre différentes choses que nous voulons emporter pour dîner et un moment après, nous roulons sur la route de Duingt au grand galop des deux pauvres petits chevaux. La tante Fanchette est restée seule, et elle nous attend ce soir pour souper. Numa et Annette sont avec nous, ainsi que Mr Mol, que Papa engage à venir dîner à Angon pour voir ensuite l'Empereur à Talloires.

À Saint-Jorioz, nous trouvons la route plantée de sapins et pavoisée de drapeaux. À Duingt, mêmes préparatifs et de plus des devises attendrissantes suspendues à des guirlandes de verdure. La musique de Faverges est déjà à Duingt avec Mr Perroux et presque tous les habitants de Faverges. Mr Guigoz continue cependant sa route pour prendre encore quelques curieux, s'il en reste. Nous parvenons à grand-peine à nous procurer un bateau ou plutôt un panier, car à peine sommes-nous dedans qu'il fait l'eau de toutes parts, et qu'il faut s'arrêter souvent pour la puiser. Enfin tant bien que mal, nous arrivons à Angon, où nous nous mettons en devoir de préparer le dîner ; Marie et Jenny Serand ont la complaisance de nous aider, et pendant ce temps, Papa promène Mr Mol dans le village et autour des vignes.

Nous dînons lestement, car le moment approche où les voitures vont apparaître au sommet de la montée. Déjà le bateau impérial qui doit promener leurs Majestés, est arrivé, et une foule de barques et de bateaux traversent sans cesse, amenant du monde à Talloires. Enfin, nous nous mettons en route pour le bourg, il est deux heures passées, la chaleur est très forte, mais nous n'en pressons pas moins le pas, laissant Mr Mol et Papa à leurs observations scientifiques et intempestives, sur la vigne. À Talloires, nous trouvons la musique de Thônes, le pavillon de Mr Guigoz qui est déjà revenu avec Amélie Neyret et sa famille. Nous avons peine à nous croire dans notre bon vieux bourg solitaire, tant il y a d'animation et d'entrain ; à chaque pas, nous rencontrons des personnes de Faverges, Mr Cloppet marquis et sa femme, Mr Cloppet-Bachollet et la sienne, Mr Girard et la sienne, Mesdames Arquiche, etc. etc. Mme Paulet a eu la politesse de nous arrêter ce matin à Annecy pour nous offrir des places dans son verger, Mr Paulet nous réitère encore cette invitation, lorsque nous arrivons sous les marronniers. Nous entrons donc dans le verger et nous nous disposions à monter sur l'estrade préparée où se pavanent déjà les dames Adam et Mme Bardet, lorsque à notre grande surprise, cette dernière nous défend de monter, disant que ce sont des places réservées. Nous répondons à cette grossièreté par le mépris qu'elle mérite et nous restons debout près de la balustrade, ce que voyant Mme Paulet depuis sa maison, elle nous envoie un banc. Nous sommes parfaitement en face du bateau impérial, et les susdites places réservées sont envahies en l'absence de la Bardet, commissaire de police volontaire, par des personnes étrangères plus hardies que nous. Bientôt, viennent se placer en face de nous pour faire la réception à l'entrée du bateau, Mr Paulet maire de Talloires, Mme Paulet qui doit offrir un bouquet à l'Impératrice et lui faire un compliment, les autorités d'Annecy et des dames en toilette.

Enfin paraissent les gendarmes et les dragons, puis les voitures ; les cloches s'ébranlent, les boîtes tonnent et les yeux se braquent sur un même point. La voiture impériale s'arrête devant nous et leurs Majestés en descendent, saluant gracieusement tout le monde et causant avec ceux qui sont plus près d'elles. L'Impératrice est coiffée d'un chapeau rond garni de plumes rouges et d'un voile vert bordé d'une dentelle blanche ; un grand manteau de cachemire blanc l'enveloppe tout entière, et sa robe est en soie de couleur claire, parsemée de bouquets de fleurs vives.

Nous pouvons les voir parfaitement tous les deux, au moins pendant un quart d'heure qu'ils causent gracieusement, la figure tournée de notre côté, puis ils montent sur le bateau où une table richement servie les attend pour la collation. Dix-sept rameurs de Talloires vêtus du costume des matelots, conduisent la barque impériale depuis un bateau qui est devant.

Tout le monde alors se précipite sur d'autres bateaux pour suivre leurs Majestés, nous allons dans celui de Bosson où nous sommes bien une trentaine ; je distingue entre autres la famille Neyret, les dames Cloppet-Bachollet, Girard, leurs maris, Chapelain, etc. Nous nous dirigeons sur Duingt, où l'Empereur est attendu au château ; Mr Ruphy a fait des préparatifs depuis 15 jours et il a réuni la haute société de Faverges et d'Annecy pour recevoir ces illustres promeneurs. Nous trouvons entre autres Aspasie et sa famille 1, Mr de Villette et la sienne 2, Mme Blanc Jules 3, etc. Les demoiselles Ruphy en robes blanches et en coiffures, des bouquets à la main, des compliments sur les lèvres attendent le moment solennel avec une religieuse impatience. Mais pendant que nous admirons tous les préparatifs depuis notre modeste bateau, dans lequel cette noble compagnie daigne à peine nous jeter un regard, leurs yeux tournés sans cesse vers le couchant, croit avoir le vertige en voyant disparaître au contour de Chère le bateau impérial et sa précieuse cargaison. Mais il fallut bien se rendre à l'évidence et mettre sa mauvaise humeur dans sa poche, quand ils virent les voitures remonter tranquillement et reprendre la route d'Annecy, où leurs Majestés contre toutes les lois de la politesse se rendaient sans avoir fait leur révérence à Mmes Dalmais, de Villette, Duport, etc. etc.

1 Il s'agit de la famille de Mauris Antoine RICHARD BLANC, neveu du baron Nicolas BLANC, député au Parlement sarde avant l'Annexion, élu syndic de Faverges en mars 1860, qui a bâti l'actuelle mairie de la ville. Mlle Aspasie est sa fille.

2 M. de Villette est le comte Théophile Victor de CHEVRON VILLETTE, né le 16 août 1806 à Giez, officier sarde et homme politique du duché de Savoie, avant l'Annexion.

3 L'épouse de M. BLANC Jules (voir note ci-dessus) est l'américaine Mlle GEBHARDT Mary Elisabeth. En 1861, ils habitent Rue Centrale, maison 63, famille 122 (n°431. L'ensemble de la maison comporte 15 personnes. Aux trois enfants, s'ajoutent une institutrice Marie ANSELME, deux bonnes Marie FILLETTAZ et Sophie MOINAZ, deux cuisinières Marie QUEREL et Françoise PORTIER, une gouvernante Franchette PERISSIN, une repasseuse Marie REPLUMAZ, un valet de chambre Jacques MARMON, un cocher Jean QUYBY, et un jardinier Louis DUVERNAY.

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  • Pajani Bernard-Marie
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges.
Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges. Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.

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